En septembre si trois jours il tonne, c’est un nouveau bail pour l’automne. Un dicton qui nous amène à réfléchir sur les risques politiques et économiques qui pourraient peser sur les marchés financiers dès la rentrée prochaine.
Aux Etats-Unis, septembre pourrait réduire l’incertitude sur la mise en place de l’assouplissement fiscal tant attendu par les investisseurs. Deux principales mesures sont attendues : la réduction de la pression fiscale aux entreprises par une baisse de l’impôt sur les bénéfices des entreprises et un plan budgétaire proche de 1000 milliards de dollars pour financer des dépenses en infrastructures. Les espoirs sont moins élevés sur cette dernière mesure, en raison de la menace du plafonnement de la dette publique (debt ceiling) qui pourrait animer les discussions au Congrès en novembre prochain. En revanche, une baisse de la pression fiscale soutiendrait des révisions positives sur la croissance des bénéfices des entreprises américaines et soufflerait un nouveau vent d’optimisme sur le climat des affaires qui profiterait à l’activité américaine ; sauf cas contraire.
En Europe, septembre sera marqué par les élections fédérales allemandes et les élections sénatoriales en France. Ces événements ne remettront pas en cause la stabilité institutionnelle de l’Union Européenne. Outre-Rhin, Martin Schultz comme Angela Merkel sont pro-européens, tandis que les sénatoriales françaises pourraient conforter la majorité obtenue par l’actuel gouvernement à l’Assemblée Nationale en juin dernier. À contrario, septembre pourrait aussi marquer le début des négociations sur les accords commerciaux entre le Royaume-Uni et l’Union européenne pesant un risque à la baisse sur la monnaie et sur l’activité intérieure britannique.
Dans le reste du monde, le risque géopolitique pourrait se maintenir en raison des événements en Corée du Nord et au Moyen-Orient. L’incertitude sur l’équilibre géopolitique au Moyen-Orient pourrait se poursuivre sur plusieurs mois suite à l’ultimatum annoncé par l’Arabie Saoudite au Qatar, tandis que l’escalade de ces tensions créerait des pressions haussières sur le prix du baril. Sur ce dernier point, septembre pourrait aussi marquer un point d’inflexion pour le nombre de puits américains mis en production qui a fortement augmenté ces dernières semaines et pourrait se réduire en réaction à la correction du prix de l’or noire depuis mi-mai.
Mais septembre sera aussi la rentrée des banquiers centraux. Des annonces majeures pourraient être annoncées. Ainsi, la Réserve Fédérale Américaine (Fed) pourrait soit augmenter son taux directeur par 25 points de base et/ou entamer une réduction graduelle de son bilan au moyen du non-renouvellement des bons du trésor et des créances hypothécaires titrisées (MBS) arrivant à maturité. Enfin, la Banque Centrale Européenne pourrait étendre son programme de rachat d’actifs jusqu’en juin 2018 à un rythme plus modéré que celui actuellement à l’œuvre. De telles annonces accélèreraient ainsi la divergence plus marquée de la politique monétaire de la FED avec celle de la BCE via un durcissement des conditions financières aux Etats-Unis et un assouplissement de ces mêmes conditions en Zone Euro.
Entre politique fiscale, politique monétaire, stabilité institutionnelle et maintien des équilibres géopolitiques, la rentrée prochaine pourrait être une pierre angulaire pour des marchés toujours hésitants entre une reprise modérée de l’activité et un scénario de réflation entamé voici neuf mois, en espérant un été aussi calme que l’an dernier.
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