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Macron Et La Fintech Française : Une Histoire Qui Commence Bien

EDITORS NOTE: Image has been converted to black and white. BERLIN, GERMANY - MAY 15: Emmanuel Macron, President of France is pictured during a press conference with German Chancellor Angela Merkel (not pictured), on May 15, 2017 in Berlin, Germany. It is the first visit in of Macron after his election. (Photo by Florian Gaertner/Photothek via Getty Images)

Nombreux sont ceux qui espéraient que l’élection d’Emmanuel Macron produirait de grands changements dans l’industrie Fintech. Issu d’un parcours dans la finance, Macron était certainement le meilleur choix pour l’expansion du secteur de la technologie financière.

J’ai discuté avec Benoist Grossman, Membre du Directoire chez Idinvest Partners, au sujet de la façon dont la tech parisienne réagit depuis l’élection, à la lumière des préoccupations relatives au Brexit.

Les promesses économiques de Marine Le Pen étaient clairement eurosceptiques, et son « protectionnisme intelligent » favorisait les entreprises françaises se trouvant dans des contrats du secteur public, tout comme la promesse de retour au franc. Benoist Grossman a avancé qu’il est difficile de savoir exactement ce qu’une victoire de Le Pen aurait signifié dans le court terme, mais avec un retrait de la France de la zone euro, puis un potentiel référendum sur la sortie de UE, la Fintech et le reste de l’économie auraient été engagés dans plusieurs années d’incertitude et de risque », analyse Grossman.

D’un autre côté, Grossman indique que « depuis que Macron a publiquement déclaré que l’innovation et le changement sont les clés de la croissance de la France, ses intentions en vue d’un lien plus étroit avec l’Europe ont été largement applaudies par l’industrie de la Fintech. » Macron a invité les personnes affectées par le Brexit à venir travailler dans le secteur technologique en France, les accueillant toutes au nom d’En Marche!. Il se montre également très enclin à soutenir la croissance, et à aider le développement de la tech française. « Par exemple, sa vision sur la taxation des startup, qui souvent décourage beaucoup de personnes souhaitant démarrer la leur, est un exemple précis de son soutien du monde de la finance ».

« D’une certaine façon, « En Marche! » est une sorte de startup (le parti n’a qu’un an), et semble comprendre l’état d’esprit de l’entrepreneuriat – un esprit qui prise le dynamisme et l’ouverture d’esprit. Il a un jour déclaré que chaque entrepreneur devrait rêver de devenir milliardaire, et, puisqu’il est jeune et qu’il a lui-même été homme d’affaire, on peut d’une certaine façon avoir confiance en sa promesse de raffermir la position de la France en tant que source exemplaire d’innovation et de puissance économique en Europe. »

Depuis son élection, Macron a certainement été occupé et il est évidemment difficile de réaliser des changements majeurs dans l’industrie Fintech, mais le président s’anime dans la bonne direction, comme le montre la nomination de Mounir Mahjoubi en tant que secrétaire d’Etat chargé du numérique. Grossman pense aussi au long terme : »C’est l’espoir, et le sentiment positif qu’il suscite qui ont produit le plus d’impact à travers le monde des affaires et la communauté entrepreneuriale, en France mais aussi à travers l’Europe. Il y a beaucoup d’optimisme et d’enthousiasme à l’idée que les cinq prochaines années apporteront un rajeunissement à la France. »

Il semble que la présidence Macron marque un moment crucial dans l’expansion de la Fintech en France. Puisqu’il est considéré comme l’architecte de multiples réformes en faveur du libre marché en 2016, une bonne partie de la communauté entrepreneuriale espère qu’il consolidera cela. Les formalités administratives sont l’un des principaux obstacles à la croissance des entreprises en France : son désir de remédier à cela et, à la place, de promulguer des lois pour la protection des entreprises et entrepreneurs, encouragera la croissance de la Fintech, tout comme d’autres industries en France. Par exemple, Macron s’est déjà engagé à retirer le régime social des indépendants (RSI) et à mettre en place un régime plus simple d’impôt sur les sociétés, amoindrissant ainsi certaines des difficultés auxquelles les dirigeants d’entreprise font face aujourd’hui, » explique Grossman.

Les initiatives de Macron sont pour l’instant nettement en faveur du développement de la Fintech en France et, avec des milliards d’euros promis à l’innovation, il marque le retour d’un support gouvernemental à ce secteur.

Avec le Brexit, divers dirigeants politiques dans le monde, y compris Macron, encouragent les travailleurs qualifiés à quitter le Royaume-Uni pour d’autres pays européens, et des institutions financières planifient de créer des succursales dans d’autres pays afin de traiter avec le marché européen ; on peut s’interroger sur ce que cela implique pour la Fintech française en terme de compétitivité et de succès. Au nom d’Idinvest Partners, Grossman commente : « Pour nous, la ville ou même le pays où le siège d’une entreprise se trouve importe de moins en moins puisqu’une action locale ne signifie pas qu’une entreprise n’opère pas à l’échelle internationale – une entreprise peut être basée en France mais opérer, en fait, dans différents pays d’Europe. »

« Cela dit, la France a des travailleurs hautement qualifiés dans de nombreux secteurs et ceci, aussi bien que de nouveaux projets de lois, continuera à attirer beaucoup de talents et encouragera les entrepreneurs à démarrer et à développer des entreprises en France. Nous espérons que l’optimisme croissant en France aura un effet halo sur l’Europe à son tour et l’aidera à défier la Silicon Valley et son statut de centre d’innovation à l’échelle planétaire. »

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