Après une année 2017 tonitruante, LVMH a démarré 2018 sous les meilleurs auspices après la publication d’un chiffre d’affaires « dépassant les attentes » et, de facto, unanimement saluée par les analystes. Au point pour l’action LVMH d’atteindre un plus haut historique en bourse à 277,25 euros.
Les publications trimestrielles se suivent et se ressemblent pour LVMH, désormais solidement arrimé à la place de première capitalisation boursière du CAC 40. « Impressionnant, exceptionnel, toujours plus haut », les analystes pourtant réputés pour leur mesure et leur pondération ne tarissent pas d’éloges au moment de commenter le premier chiffre d’affaires du « cru » 2018. Difficile en effet de manier la litote au regard de la performance du premier groupe de luxe mondial. Ainsi, avec un chiffre d’affaires de 10,85 milliards d’euros sur les trois premiers mois de l’année, LVMH dépasse les attentes du marché et du consensus Inquiry Financial qui se situait peu ou prou aux alentours de 10,64 milliards d’euros. Conséquence : LVMH (+5,05%) prend les commandes du CAC 40 ce mardi, surperformant allègrement celui-ci qui ne progresse « que » de 0,71% à mi-séance. Fidèle à son rôle de « locomotive », le groupe de l’avenue Montaigne entraîne dans son sillage les autres valeurs du secteur. Le « meilleur ennemi » Kering est, en effet, également dans le wagon de tête ce mardi avec une progression de 2,93%. A Zurich, Richemont (+2,25%) est à loger à la même enseigne, tirant l’indice helvétique de référence vers le haut.
Dans le détail, les ventes ont enregistré une progression significative de 13% en croissance organique (9% attendu par les analystes), après 12% au quatrième trimestre 2017, signe que LVMH continue sur sa belle lancée du « millésime » 2017. Une fois n’est pas coutume, le « cœur du réacteur » Louis Vuitton, plus important foyer de profits du groupe, a été fortement mis à contribution pour obtenir une telle performance tandis que l’ensemble des divisions du groupe au 70 marques ont également brillé de mille feux, de la maroquinerie (+16% en dépit de bases de comparaison très élevées, les ventes ayant grimpé de 15% l’an passé à pareille époque) à la parfumerie en passant par les spiritueux. Les montres et la joaillerie (Bulgari, Tag Heuer, Hublot) ne sont pas en reste, avec un bond en avant de 20% (après +9%). Forts de ce constat implacable, les analystes ont salué une performance remarquée et remarquable. Ainsi, Berenberg, cité par Reuters, a salué un début d’année « exceptionnel » qui ne montre aucun signe de faiblesse, ce qui conduit le broker à relever son estimation de bénéfice par action pour la période 2018-2020. Autre relèvement, celui de son objectif de cours à 285 euros, contre 280 euros précédemment.
La guerre commerciale « Chine – Etats-Unis » surveillée de près
Les analystes de Barclays se joignent également au concert de louanges, évoquant une performance « impressionnante » de la part de LVMH, alors même que le groupe affrontait une base de comparaison difficile. Néanmoins le bureau d’études britanniques met un léger « bémol » en vertu des considérations géopolitiques et de la guerre des nerfs que se livrent les Etats-Unis et la Chine sur le front commercial. « Nous prévenons qu’un possible changement du sentiment des consommateurs chinois pourrait intervenir si la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine devait s’aggraver ». Fin de citation. D’autres analystes estiment, dans un autre registre, qu’au regard des dernières performances du titre en Bourse (+35,28% sur l’ensemble de l’année 2017), le potentiel de hausse à moyen terme demeure limité, comme l’écrit notamment Raymond James.
En outre, Invest Securities prend également le contre-pied de l’analyse dominante, estimant « qu’une inflexion de momentum est probable, qualité et régularité des performances se payant déjà au prix fort ». Au point d’abaisser sa recommandation à « Neutre » contre « Achat » initialement. Une réflexion battue en brèche par Citigroup, toujours cité par Reuters. « Nous réitérons notre recommandation à achat sur LVMH, que nous voyons comme bien équilibré et moins cyclique que perçu généralement ». Et Berenberg de livrer son « bouquet final » à ce concert de louanges. « Alors que les investisseurs commencent à douter des ‘gagnants’ comme LVMH, nous pensons toujours que ces groupes continueront à faire mieux que leurs concurrents grâce au succès de leur stratégie en termes de produits et de marques ». Tous les feux sont donc au vert pour LVMH qui va pouvoir maintenant attendre sereinement les résultats de la concurrence… qui espère tenir la distance. Réponse le mardi 24 avril avec la publication de Kering.
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