Le numéro 1 mondial du luxe LVMH a achevé l’année 2017 sur les chapeaux de roues, avec des résultats de haute voltige, imputables notamment à l’intégration de Dior Couture et aux brillantes performances de Louis Vuitton.
Une année pleine, faste et sans histoires. Tel pourrait être l’épitaphe parfait de ce « millésime » 2017 pour LVMH qui, non seulement a ravi le titre honorifique de plus grosse capitalisation boursière du CAC 40, mais a également signé des résultats impressionnants. Une performance essentiellement imputable à l’excellente tenue de deux de ses plus beaux joyaux, en l’occurrence Dior (intégré officiellement depuis cette année dans les comptes) et Louis Vuitton qui ont « œuvré » de concert à maintenir le groupe de Bernard Arnault au firmament du luxe mondial. Autre élément « conjoncturel » : le puissant rebond de la demande chinoise. « Le marché est porteur, la conjoncture mondiale favorable a soufflé dans les voiles de toutes nos marques qui ont mis sur le marché des produits très désirables », s’est félicité Bernard Arnault, PDG de LVMH, lors d’une conférence. Les résultats sont éloquents : le groupe aux 70 marques a ainsi doublé sa croissance organique à 12% sur l’ensemble de l’exercice 2017, soit deux fois plus que la « trajectoire » du marché mondial du luxe dont la progression est estimée peu ou prou à 6%.
Dans le même registre, le leader du luxe mondial a vu son résultat opérationnel grimper de 18% à 8,29 milliards d’euros avec une marge à 19,5% contre 18,7% en 2016. Une fois n’est pas coutume, le « cœur du réacteur LVMH », Louis Vuitton, a tourné à plein régime. Pour rappel, le malletier compte pour plus de la moitié du résultat opérationnel du groupe. La célèbre griffe « facture » une croissance à deux chiffres avec des ventes dépassant les 8 milliards d’euros (pour des ventes globales à 42,63 milliards d’euros). Comme évoqué en préambule, le rebond de la demande chinoise (30% du chiffre d’affaires de LV) a largement contribué à cette éclatante performance. Outre sa clientèle chinoise, Louis Vuitton peut également se targuer d’avoir séduit les Américains grâce à ses sacs réalisés en étroite collaboration avec Supreme, le marque new-yorkaise tendance qui habille les skaters.
Le « propulseur » Louis Vuitton
La nouvelle stratégie impulsée par l’état-major de LVMH a également joué un rôle prépondérant. Dans un marché tiré par les classes moyennes-supérieures des pays émergents, Louis Vuitton a fait montre de sa flexibilité en élargissant son offre à une très large gamme permettant aux jeunes consommateurs d’acquérir sacs ou petite maroquinerie à des prix plus accessibles. Plus largement, le pôle mode-maroquinerie a vu sa croissance accélérer à 13% sur les douze mois de l’année 2017 et a réussi le prodige de s’apprécier de 10% sur le seul quatrième trimestre en dépit d’une base de comparaison résolument difficile. Tous les voyants semblent au vert pour le groupe de Bernard Arnault – qui a renforcé son emprise avec l’intégration de Dior Couture au printemps dernier – puisque la quasi-totalité des divisions de LVMH ont enregistré une croissance à deux chiffres en 2017. Seul le pôle vins et spiritueux fait office de « mauvais élève » avec une croissance ralentie à 7%.
Une « marche en avant » entravée par des ruptures de stock de cognac « VS », les eaux-de-vie d’Hennessy les plus jeunes et les moins chères, après plusieurs années de ventes explosives aux Etats-Unis. En outre, le volet parfums-cosmétiques se porte comme un charme (croissance organique à 14%) notamment grâce à « l’effet Rihanna » et le succès de Fenty Beauty, la marque de cosmétiques lancée en collaboration avec la célèbre chanteuse des Barbades. Toujours concernant la parfumerie, Sephora – qui « n’échappe pas » non plus à une croissance à deux chiffres – a réalisé une percée tonitruante dans le digital, puisque son site américain est devenu, de très loin, son premier magasin au monde. Rappelons que ladite enseigne ouvre plusieurs centaines de magasins dans le monde. Seule petite ombre au tableau, Marc Jacobs « encore loin d’un retour à l’équilibre », selon les propos du directeur financier de LVMH. Malgré ce panorama impressionnant, LVMH ne fanfaronne pas, se montrant « confiant et prudent » pour 2018. Rendez-vous dans un an.
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