Le célèbre sellier Hermès a fait état de résultats annuels en forte hausse marqués notamment par un nouveau record de sa rentabilité opérationnelle et le versement d’un dividende exceptionnel, énième signature d’un exercice 2017 accompli.
Après LVMH et Kering qui ont marqué de leur sceau le luxe hexagonal en 2017, trustant les records au point de devenir pour le premier la première capitalisation boursière du CAC 40 et pour le second la plus forte progression de son titre, le « troisième larron » Hermès était particulièrement attendu pour solder ce grand chelem. Et force est de constater que le sellier n’a pas raté l’occasion de se hisser au niveau de ses illustres rivaux. Doux euphémisme. Ainsi, le groupe dirigé par Axel Dumas a vu son résultat opérationnel grimper de 13% sur l’ensemble de l’exercice 2017 à 1,92 milliard d’euros, devançant (très) légèrement les attentes du marché qui s’établissaient à 1,91 milliard. Sur le front de la rentabilité opérationnelle, l’année 2017 fait résolument office de « grand cru » pour Hermès puisque celle-ci a atteint un nouveau record à 34,6% soit une progression de 200 points de base. Une « culbute » imputable à la productivité particulièrement élevé de ses sites de production couplée à un impact favorable des couvertures de change. Un dernier point qui, en revanche, pourrait être « légèrement » négatif sur la marge en 2018 selon les dires du gérant.
Mais le fabricant des célèbres carrés de soie et des sacs Birkin et Kelly aborde 2018 sous les meilleurs auspices dans la mesure où Axel Dumas, lors d’une conférence téléphonique avec la presse pour commenter ces résultats, dit ne voir « aucun changement dans les tendances des ventes depuis janvier par rapport à l’année écoulée ». Fin de citation. En dépit d’un quatrième trimestre au petit trot – faisant état d’une croissance organique de 4,6% sur la dernière partie de l’année, contre 5,8% initialement escomptés par le marché –, Hermès peut se targuer d’un exercice réussi, pour le plus grand bonheur des investisseurs. A l’ouverture de la bourse ce mercredi, le titre Hermès International a grappillé 1,56% avant de grimper bien davantage en milieu de matinée de 3,62% à 469,6 euros. Comme rappelé par Reuters, à 37,55 fois ses bénéfices estimés pour 2019, ses multiples de valorisation demeurent, de loin, les plus élevés d’un secteur, quand ceux de LVMH ressortent à 20,95 et ceux de Richemont à 21,59.
Dividende exceptionnel
Une performance qui s’explique, selon les analystes, par le modèle « unique » mis en place par Hermès qui lui permet de faire montre d’une plus grande capacité de résistance face aux turbulences et, surtout, par sa propension à croître de manière plus régulière. Et les opérateurs vont continuer de se frotter les mains puisque, fort de ces résultats d’excellente facture, l’état-major du sellier a annoncé le versement d’un dividende exceptionnel de 5 euros. Le groupe achève donc l’année avec une croissance de 8,6%, malgré le ralentissement au quatrième trimestre susmentionné, et voit son résultat opérationnel progresser de 11% à 1,22 milliard d’euros. Pour rappel, son chiffre d’affaires, dévoilé en décembre dernier, s’est apprécié de 6,7% à 5,55 milliards d’euros. Une progression légèrement supérieure aux 6% du marché du luxe, mais qui demeure néanmoins bien loin de celle de LVMH qui, grâce à la puissance de feu de Louis Vuitton et de Dior, a signé une croissance à deux chiffres, de l’ordre de 12%.
Mais Hermès peut s’enorgueillir de voir son « principal foyer de profits », en l’occurrence la maroquinerie, dégager la plus importante rentabilité du secteur. Porté par une stratégie entretenant le sentiment de « rareté et d’exclusivité » pour pléthore de ses sacs notamment et des listes d’attente à rallonge, Hermès est toujours perçu comme « l’incarnation du luxe suprême à la française ». Tout en proposant une large gamme plus accessible dans ses autres divisions comme la soie par exemple. Fidèle à son habitude, le sellier n’a pas donné de perspectives chiffrées pour 2018 mais indique « qu’à moyen terme, malgré le renforcement des incertitudes économiques, géopolitiques et monétaires dans le monde, il confirme un objectif de progression du chiffre d’affaires à taux constants ambitieux ». Nul doute que l’année s’annonce faste chez Hermès même si le groupe de luxe a mis la barre très haut avec ce cru 2017 « millésimé ».
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