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Londres Prête A Se Transformer En Paradis Fiscal

Crédits photo: CC0 Public Domain

Le chancelier de l’échiquier de Sa Majesté espère retenir les entreprises en copiant le modèle irlandais en cas de sortie de la Grande-Bretagne du club des Vingt-huit. L’impôt sur les sociétés serait fixé à 15 %, qui placerait le pays insulaire à la deuxième place des États les plus fiscalement favorables aux entreprises. 

Moins de pression pour la table des entreprises s’il vous plaît. La Grande-Bretagne envisage, par la voix du chancelier de l’échiquier (ministre des Finances, ndlr) George Osborne, de faire passer l’impôt sur les sociétés (IS) de 20 % à moins de 15 % pour enrayer le phénomène d’exode des entreprises après la victoire surprise des pro-Brexit le 24 juin dernier à l’issue du référendum sur la sortie de l’Union européenne.

George Osborne a tenu, mardi 5 juillet, une réunion avec les dirigeants des institutions bancaires et les responsables des entreprises du secteur immobilier pour présenter son projet qui conduirait la Royaume-Uni à devenir un paradis fiscal. Du groupe bancaire HSBC à la compagnie aérienne EasyJet jusqu’aux grandes noms de l’industrie automobile, toutes ont brandi la menace d’un exil d’une partie de leurs activités vers d’autres pays du Vieux continent.

L’application de la réduction des revenus fiscaux livrerait des effets bénéfiques dans un second temps. Le Royaume-Uni, selon le Financial Times, paierait d’abord un lourd tribut avant, si tout se passe bien, un effet ventouse avec une rétention des sièges sociaux des plus grandes entreprises européennes. Le maintien de l’attractivité de la place financière de la City, devenu au cours du dernier quart de siècle le cœur de l’activité banquière, est lié à cette directive.

L’arrêt de mort de l’Europe économique

Le devenir du pays insulaire est comparable au cas de la République de Singapour, devenu un eldorado pour les entreprises en quête de réduction d’exonérations fiscales. Le pays asiatique avait pris son indépendance en août 1965, deux ans après son intégration à la Fédération de Malaisie… et six ans après la décision prise par la Grande-Bretagne de doter Singapour – membre du Commonwealth – d’une constitution unique.

Les membres du club des Vingt-huit semblent voir la proposition émanant de la Grande-Bretagne pour retenir les entreprises, grâce à une baisse de la pression fiscale, comme une incitation présentée de céder à une logique d’évasion fiscale. « Cette mesure et la guerre fiscale qu’elle pourrait déclencher signerait l’arrêt de mort de l’Europe économique », prévient Markus Meinzer, un expert de l’ONG Tax Justice interrogé par France 24.

Le projet présenté en début de semaine par le chancelier de l’Échiquier de Sa Majesté, s’il est appliqué, donnerait l’idée à d’autres membres de l’Union européenne de désserer le cordon fiscal. Un effet boule de neige qui réduirait à terme les rentrées fiscales au niveau européen, alors qu’une majorité d’États, comme la France, accusent des mauvais résultats budgétaires depuis la crise de la zone euro. Et ne sont pas prêtes à reprendre un verre indigeste.

 

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