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SCPI vs Livret A, Le Nouveau Paradoxe Des Épargnants Français

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Distraught woman receives a message on smartphone,holds a Piggy bank

Sécurité, liquidité, rendement, voilà ce que recherchent les épargnants français. Pas étonnant qu’ils plébiscitent des produits aussi différents que le livret A ou les SCPI (sociétés civiles de placement immobilier).

Entre recherche de rendement et sécurisation de l’épargne, le cœur des Français balance. Parmi les produits d’épargne ayant suscité le plus d’engouement cette année, on en note deux, aux profils très différents mais qui ont comme point commun d’offrir sécurité, liquidité et rendement.

Alors que le mois de septembre est connu pour être un des mois les plus lourds en termes de dépenses (avec les obligations fiscales et frais de rentrée notamment), les Français ont explosé les compteurs de leur livret A.
En septembre, la collecte nette de celui-ci a dépassé le milliard d’euros. Une performance jamais atteinte sauf en 2012. Alors même que le gouvernement commence à préparer les esprits à une nouvelle baisse du taux en février 2020 qui passerait de 0,75 % à 0,50 %.

Pour faire passer la pilule d’une nouvelle baisse des taux, Bercy à une petite idée cependant : faciliter l’accès au LEP, le livret d’épargne populaire, rémunéré à 1,25 % mais réservé aux ménages les plus modestes.
Pour en bénéficier, les personnes concernées doivent produire chaque année, sous peine de clôture, leur avis d’impôt à leur banque, afin de prouver qu’elles sont toujours éligibles à ce produit. Conscient que ce processus de vérification peut être contraignant pour ceux qui sont en délicatesse avec les formalités administratives, Bercy indique que des travaux conjoints ont été commencés par le ministre de l’action et des comptes publics et la direction générale des Finances publiques pour alléger ce dispositif. « L’aboutissement de ces travaux permettra de lever un frein à l’ouverture de nouveaux LEP. », assure le gouvernement.

Principales raisons de cet engouement pour les livrets défiscalisés, la mise en place de l’impôt à la source. De nombreux ménages plaçaient jusqu’à présent sur leur livret les sommes nécessaires au paiement du dernier tiers. Mais pour Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne, la vraie raison est ailleurs. « La peur est en France, comme partout ailleurs en Europe, la principale motivation à épargner » explique-t-il.

Résultats : l’encours total du livret frôle aujourd’hui la somme de 300 milliards d’euros. Depuis janvier 2019, les épargnants français ont déposé près de 15,8 milliards d’euros sur le placement, soit presque 5 milliards de plus que l’année précédente.
La France n’est pas le seul pays touché par ce pessimisme ambiant. Le taux d’épargne moyen en zone euro est de 13,3 % aujourd’hui, ce qui se rapproche du taux d’épargne atteint après la crise financière de 2008. Même le comportement des Américains a changé. Leur taux moyen d’épargne a été doublé depuis 2007, passant de 3,7 % à 8,2 %.
Plus les rendements des placements baissent, plus les épargnants mettent d’argent de côté pour compenser. Une situation inédite selon de nombreux économistes.

À l’autre bout du spectre, les parts de SCPI, sociétés civiles de placement immobilier, connaissent depuis plusieurs années un engouement de la part des épargnants.
La collecte nette des sociétés civiles de placement immobilier devrait atteindre un nouveau sommet cette année. Après avoir attiré plus de 4 milliards d’euros au premier semestre 2019, les SCPI ont collecté 1,5 milliard au troisième trimestre. Entre janvier et septembre derniers, ce sont donc 5,8 milliards d’euros qui ont été engrangés par ces produits d’épargne, d’après les chiffres de la plateforme France SCPI.

En effet, dans un contexte de taux d’intérêt bas, le rendement servi par les SCPI est plus qu’attrayant : de 4,35 % en 2018, il devrait passer à 4,55 % environ cette année, selon les prévisions de France SCPI. C’est 2 à 3 fois supérieurs à celui de l’assurance vie (fonds en euros) et 6 fois plus élevé que le rendement du livret A (0,75 % par an nets d’impôts).

Ajoutez à cela que les parts de SCPI s’achètent et se revendent très facilement, qu’elles permettent de se constituer un patrimoine immobilier et des revenus complémentaires pour financer des projets futurs comme les études de ses enfants ou sa retraite. Cerise sur le gâteau, l’investissement peut se faire par le biais d’un contrat d’assurance-vie afin de bénéficier de sa fiscalité avantageuse.

Finalement, la stratégie gagnante pour les épargnants français, c’est le livret A pour assurer le présent, les SCPI pour préparer l’avenir !

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