En 2018, l’Italie a accueilli 94 millions de voyageurs étrangers* et atteignait le chiffre de 20 millions de nuitées, dont une grande partie se concentre sur Venise. En 2019, le secteur poursuit une belle progression malgré les faillites ayant marqué l’année (Thomas Cook, Aigle Azur, XL Airways, Adria Airways…), preuve de la résilience du marché et d’un secteur de l’hôtellerie représentant en Italie environ 13 % du PIB.
Peu sensible au contexte d’instabilité politique, l’Italie se positionne en septembre 2019 dans la roue de l’Espagne et prend la 4ème place du peloton de tête des plus belles progressions d’Europe avec une croissance de son RevPar de + 4,5 %, une augmentation de +2,5 % de son prix moyen par chambre et un taux d’occupation assez stable (+1,6 point)**. Des tendances qui semblent s’inscrire dans une dynamique constante en 2020.
Autre donnée importante démontrant une nouvelle fois la résilience du marché de l’hôtellerie en Italie : une spécificité des flux de l’année 2019. La belle évolution du marché n’est en effet pas le fruit d’une forte attractivité des destinations touristiques de loisirs comme Venise. Légèrement pénalisée sur la période par la taxe d’entrée mise en place pour compenser les désagrément d’une fréquentation touristique trop intense, la capitale vénitienne a en effet connu un léger retrait de son taux d’occupation (-0,8 point) restant toutefois à 87,7 %, derrière Florence connaissant un taux d’occupation stable depuis 2018 et évalué à 90,4 % en septembre 2019.
Si l’Europe confirme sa place n°1 des destinations mondiales, l’Italie fait partie, avec la France et le Royaume-Uni, des destinations de passage quasiment obligé des voyageurs non-européens, notamment des voyageurs américains. En 2018, les voyageurs étrangers y ont dépensé près de 42 milliards d’euros*. En trio de tête des villes les plus visitées figurent, dans l’ordre, Florence, Venise puis Rome.
En juillet 2019, l’Office italien du tourisme prévoyait un fort développement du nombre de voyageurs chinois parallèlement à l’enregistrement d’une autre tendance : 50 % des Italiens privilégieraient ainsi l’exploration de leur propre pays plutôt que la visite de pays étrangers.
Si la progression du marché du tourisme italien est incontestable, le parc hôtelier du pays reste fragmenté puisque 90 % des structures sont souvent petites ou moyennes et font l’objet d’une management familial. Une grande amélioration qualitative de l’offre demeure ainsi. Autant d’observations laissant entrevoir de belle opportunités d’investissement dans l’hôtellerie.
Une évolution anticyclique et une résilience déjà repérées par de nombreux investisseurs. Si le marché attire beaucoup les investisseurs allemands et français (les plus actifs sur ce marché), l’année 2018 a connu une percée de l’intérêt des investisseurs américains et qatari, notamment sur le marché romain. Une tendance confirmée en 2019 par l’annonce du fonds américains Oaktree qui investira 1 milliard d’euros dans l’hôtellerie italienne au cours des prochaines années, ou encore le rachat des prestigieux établissements tels que le Gallia à Milan ou L’Excelsior à Rome par Katara Hospitality, groupe qatari.
Si un grand volume d’investissement se concentre sur la très attractive ville de Rome qui a attiré 40 % des 1,3 milliard d’euros investis dans l’hôtellerie italienne en 2018, devant Milan (11 %), Venise (11 %) et Florence (10 %)***, de nombreuses villes sont extrêmement intéressantes et offrent de belles opportunités.
En avril dernier, EY identifiait une projection d’investissement hôtelier pouvant dépasser les 2 milliards d’euros en Italie pour l’année 2019, notamment grâce à la reprise du groupe Belmond par LVMH, à un plus grand intérêt et une plus forte activité des investisseurs institutionnels et des fonds de private equity étrangers sur le segment***.
Au printemps 2019, un rapport de Horwarth, Cassa Depossi e Prestiti et Confindustria Alberghi présentait, quant à lui, la projection d’un agrandissement du parc hôtelier italien de 16 000 nouvelles chambres et 120 structures d’ici 2022.
Autant d’indicateurs prouvant la résilience, la stabilité et l’ébullition d’un marché italien qui offre de belles opportunités. Ils confirment la place stratégique de l’Italie en matière d’investissement hôtelier en Europe.
* Source : Office italien du Tourisme, 23 juillet 2019
** Sources : HIT Report Europe, Olakala, Septembre 2019
*** Les Echos, 23 avril 2019
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