Instabilité politique en cas de défaite
Selon ses déclarations, Matteo Renzi devrait démissionner si le « non » l’emportait. Néanmoins il pourrait décider de garder son poste mais perdrait sévèrement en crédibilité. La fragile coalition qu’il a formé à la Camera risquerait de ne plus le soutenir, tout comme son propre parti. A contrario, s’il décide d’abandonner ses fonctions, il faudra s’attendre à un gouvernement de transition et à des élections anticipées.
La porte s’ouvrirait ainsi aux partis populiste et notamment « Five Star » qui a les faveurs du peuple. Avec la réforme de l’ «Italicum» évoquée plus haut, ces derniers auraient la majorité à la Camera s’ils gagnaient les élections (ce qui est loin d’être improbable). En revanche, sans la réforme du Sénat demandé par Matteo Renzi, le mode de scrutin (proportionnelle pure) a peu de chance de donner une majorité à la chambre haute. Retour à la case départ, le pays redeviendrait ingouvernable donnant raison à Matteo Renzi, qui à défaut d’avoir sauvé sa tête, aura démontré tout l’intérêt de sa réforme.
Conséquences économiques et financières en cas de défaite
Au-delà de l’aspect politique, Matteo Renzi s’est employé à appliquer une série de réformes structurelles visant notamment à modifier le code du travail ou encore à réduire la fiscalité des entreprises. Son éviction ébranlerait la confiance que lui ont portée les marchés financiers et créerait un climat d’incertitude alors que plusieurs banques italiennes en difficulté, cherchent des investisseurs.
L’inconnu est l’ennemie des marchés boursiers, et dans ce contexte, la première réaction sera de sanctionner les banques italiennes ainsi que la dette souveraine. En effet, le poids de la dette gouvernementale est déjà bien assez lourd pour l’Italie (supérieur à 130% du PIB) et un tel choc ne ferait qu’aggraver la situation, conduisant les agences de notation à revoir négativement leurs scénarios. Par ricochet, on peut s’attendre à ce que l’aversion au risque pénalise également les pays périphériques comme le Portugal ou l’Espagne. A l’opposé, les obligations allemandes, véritable « valeur refuge », devraient logiquement s’apprécier.
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