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L’Instabilité Politique En Italie Sonnera-t-elle Le Glas De Son Système Bancaire ?

© Getty Images

La gestion de la crise politique sera la clé

Le soutien significatif du « non » lors du référendum a contraint Matteo Renzi à annoncer sa démission. Vraisemblablement, le président Sergio Mattarella devra choisir un nouveau premier ministre pour former un gouvernement de transition. Les parlementaires et les chefs de partis politiques devraient être consultés en amont de cette nomination et l’issue pourrait être chaotique s’ils ne trouvent pas de consensus.

Scénario 1 : Un nouveau gouvernement de transition réforme la loi électorale

Les parlementaires soufflent un nom au président pour diriger un nouveau gouvernement qui sera soumis à un vote de confiance. Si tel était le cas, on pourrait s’attendre à voir Pier Carlo Padoan (ministre des finances), Dario Franceschini (ministre de la culture) ou encore Pietro Grasso (porte-parole du Sénat) avoir les faveurs des deux chambres. Au-delà du maintien de la stabilité fiscale, l’urgence serait alors de démonter l’ « Italicum ». En effet, ce premier volet de la réforme de Mateo Renzi (censé être prochainement validé par la Cours Constitutionnelle) promet une majorité de sièges à la chambre des députés (chambre basse) au parti qui remporte l’élection. Sans la réforme complémentaire du Sénat (chambre haute), cette dernière n’a pas lieu d’exister puisqu’elle ne permettrait pas de dégager de majorité au sein des deux chambres. Dans la mesure où Silvio Berlusconi et son parti «Forza Italia» souhaitent l’abroger, ils pourraient supporter un gouvernement de transition permettant à l’Italie d’échapper à des élections anticipées. Cette alternative est donc la plus probable.

Scenario 2 : Des élections anticipées sont organisées sans réforme de la loi électorale

Les parlementaires ne s’accordent pas et le président Mattarella est contraint d’organiser des élections anticipées sans abrogation de l’ « Italicum ». L’Italie plongerait certainement dans un chaos politique ouvrant la porte au parti populiste « Five star » qui aura toutes ses chances pour remporter la majorité à la chambre basse. Le pays deviendrait une nouvelle fois ingouvernable, la cohabitation étant le scenario le plus probable faute d’avoir accepté la réforme du Sénat proposée par référendum. Par ailleurs, la chambre haute serait toujours en mesure de renverser le gouvernement.

La situation politique restera défavorable à l’application de mesures structurelles

A ce stade même si le scénario le plus probable permet d’éviter l’arrivée du « Five Star » à la tête de la chambre des députés, il n’offre pas de perspectives encourageantes à moyen terme. L’instabilité du système politique italien, avec plus de 60 gouvernements depuis la seconde guerre mondiale, ne semble pas permettre d’appliquer les réformes structurelles nécessaires au pays pour retrouver de la compétitivité. Or, ces dernières semblent plus que nécessaires à l’heure où les perspectives de croissance restent limitées (selon les économistes, la croissance du PIB italien ne devrait pas dépasser 1% avant 2019), le taux de chômage des jeunes est trop élevé (36.4% pour les 15-24 ans) et la dette gouvernementale culmine à plus de 130% du PIB.

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