Plusieurs sujets perturbent l’Europe ces derniers mois : Brexit, Italie et la guerre commerciale en particulier. Les derniers chiffres économiques sont mauvais en Allemagne.
Le Brexit constitue l’actualité la plus brûlante avec des évolutions pratiquement heure par heure. T. May a réussi à faire valider un plan d’accord à son gouvernement mercredi mais son parlement peut tout remettre en cause. Le cours de la livre sterling est l’indicateur de marché le plus efficace pour suivre l’avancée des négociations : il monte par rapport au dollar lorsque l’accord est proche, il baisse dans le cas contraire. Jusqu’à une période récente les marchés européens semblaient faire peu de cas de l’évolution des négociations. Ce n’est plus vrai aujourd’hui. Les avancées et les blocages successifs provoquent des mouvements de plus en plus importants sur les marchés.
Le soulagement dans la soirée de mercredi a été de courte durée : les démissions de plusieurs ministres jeudi matin ont jeté un froid sur les marchés actions européens.
L’Italie et les problématiques liées à la guerre commerciale n’ont pas connu d’évolution particulière ces derniers jours. Par contre certaines conséquences se font sentir. Beaucoup d’investisseurs doutent de plus en plus des perspectives économiques et boursières de la Zone euro. L’Allemagne a affiché un recul de 0.2 % de son PIB, le secteur automobile souffre particulièrement : il est doublement affecté par la mise en place des mesures anti-pollution et par les tensions commerciales avec les Etats-Unis. L’ambiance morose en Allemagne a aussi des répercussions ailleurs en Zone euro : L’indicateur des « surprises » économiques est négatif depuis plusieurs semaines et ne montre pas de signe d’amélioration.
Le contexte n’est donc pas très favorable à l’investissement en action à court terme. La baisse de ces derniers mois en Europe, si elle dure encore, pourrait effectivement, à terme, amplifier la morosité économique. L’effet « richesse » lié à une bonne tenue de la bourse depuis plusieurs années a tendance à s’atténuer ces derniers mois. Ce sentiment joue négativement au niveau des ménages et des entreprises : L’immobilier devrait ralentir si la demande des particuliers faiblit, l’investissement des entreprises serait lui aussi, probablement affecté par une baisse prolongée de la bourse.
Un autre effet négatif pourrait provenir des banques : La baisse des cours des banques depuis le début d’année va aussi finir par conduire à un ralentissement de la croissance du crédit ce qui est négatif pour la conjoncture.
Dans ce contexte morose à court terme 3 éléments pourraient jouer positivement à plus long terme.
1) La BCE pourrait à un moment ou un autre annoncer qu’elle poursuit son soutien à l’économie. Elle a d’ailleurs annoncé il y a quelques jours qu’elle accordait des liquidités supplémentaires aux banques. Cette nouvelle est passée inaperçue mais constitue un signal positif fort.
2) L’économie n’étant pas très vigoureuse les taux longs ne peuvent pas trop monter. Si les tensions politiques se calment les entreprises vont voir leur coût d’emprunt rester très bas, ce qui devrait aider à faire repartir l’investissement.
3) Enfin la baisse de 20 % du pétrole en un peu plus d’un mois est favorable à toute l’industrie de la Zone euro.
Les messages de prudence à court terme restent néanmoins d’actualité dans les circonstances actuelles. Le soutien de la BCE devrait se poursuivre si l’économie reste faible. Les taux bas et la baisse des cours du pétrole devraient apporter un soutien à la bourse… mais il faudra certainement être patient.
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