Après une période calme, l’année 2018 commence fort sur les marchés obligataires américains. Mercredi, des ventes massives ont propulsé les taux sur des niveaux que l’on n’avait plus vus depuis 9 mois.
Cycle haussier en vue
Les gérants vedettes des marchés obligataires ont averti que les temps allaient changer : pour eux les taux devraient désormais entrer dans un cycle haussier. En atteignant près de 2,6% sur les obligations à 10 ans, le marché envoie un double signal : l’économie va bien, au point que certains craignent même une surchauffe, et la Banque Centrale Américaine (la FED) pourrait donc agir de façon plus forte qu’à l’accoutumée pour normaliser la situation.
Quel changement par rapport à la situation de 2016 ! À l’époque, la FED soutenait certes une économie en croissance mais avec une inflation faible laissant craindre un ralentissement. En fin de semaine, les institutionnels en quête de rendement ont permis un certain retour au calme. Beaucoup cherchent à investir dès que les taux montent pour mieux rémunérer leur placement.
Pourquoi une telle augmentation ?
L’économie va bien aux Etats-Unis et la réforme fiscale de D.Trump pourrait accélérer l’économie. Cela suffit généralement à voir les taux monter mais comme cette réforme n’est pas financée, la crainte de voir le Trésor Américain augmenter ses émissions et pousser les rendements à la hausse a également contribué aux tensions actuelles. À cet environnement américain déjà complexe est venu s’ajouter un contexte international tout aussi perturbant. Les vents venus d’Asie étaient eux aussi négatifs pour les marchés obligataires. La Banque du Japon laisse désormais entendre de plus en plus ouvertement qu’elle va elle aussi revenir un jour à une politique plus « normale ». Cela fait un acheteur de Dollars et d’obligations en moins… La Chine a elle aussi envoyé des signaux laissant penser que l’Etat chinois allait probablement acheter moins d’obligations du Trésor Américain. La pression est alors monté d’un cran.
Élément stabilisateur
Le seul élément fondamental pesant sur les taux et les maintenant relativement bas est l’inflation : elle reste étonnamment basse malgré la vigueur de l’économie. Attention tout de même, cela pourrait changer dans les prochains mois. Les salaires commencent à accélérer, ce qui n’est pas étonnant avec un taux de chômage historiquement bas, et de son côté le pétrole continue de monter. Ce cocktail est assez haussier pour les taux et pourrait inciter la FED à agir plus que les investisseurs le pensaient jusque là.
La période s’annonce donc particulièrement intéressante et la politique de la FED pourrait influer sur les marchés actions américains assez rapidement : si l’inflation accélère trop, ce sont probablement quatre et non trois hausses de taux courts auxquelles nous pourrions assister. Avec des conséquences certaines sur les marchés actions. De même, si les taux longs montent trop rapidement, l’économie et les actions finiraient par être pénalisées.
Nécessité de calmer le jeu
Tout l’enjeu pour la FED sera donc d’accompagner ces différents mouvements avec le plus de douceur possible et éviter qu’une trop forte volatilité gagne les marchés. Dans un contexte de changement de la moitié des membres de la FED, l’attitude de ces « novices » sera donc à surveiller de près !
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