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Les JO de Paris vont-ils booster l’économie française ?

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PARIS, FRANCE - JUNE 22: The Olympic rings are mounted on the Eiffel Tower to welcome the upcoming Paris 2024 Summer Olympic Games on June 22, 2024 in Paris, France. (Photo by Zhang Chaodeng/VCG via Getty Images)

Tous les quatre ans, la planète rêve et pense JO. Paris va devenir, dans quelques semaines, le centre médiatique du monde et susciter les émotions humaines les plus intenses. Mais les JO arrivent dans un contexte géopolitique et économique particulier.

Un article issu du numéro 26 – printemps 2024 de Forbes France.

Certains se souviendront des heures sombres des jeux lorsqu’à Berlin, le IIIe Reich en fit un outil de propagande politique et que pendant ce temps-là, le sprinter noir américain Jesse Owens remporta quatre médailles ! D’autres se rappelleront du boxeur Mohamed Ali jetant sa médaille dans le fleuve Ohio après s’être vu refuser l’entrée dans une brasserie « réservée aux Blancs » de Louisville.

Originellement tenus dans le centre religieux d’Olympie, dans la Grèce antique du XIIIe siècle avant J.-C. au IVe siècle après J.-C., les jeux se sont transformés avec le baron Pierre de Coubertin en 1894 lorsqu’il fonde le Comité international olympique chargé de l’organisation des olympiades. La devise « Citius, Altius, Fortius » (« plus vite, plus haut, plus fort »), emblème des aspirations progressistes du mouvement pour l’athlète, l’homme et la société place les valeurs au-dessus de tout.

 

« Ces JO sont aussi les premiers JO du futur, ceux qui permettront de montrer la puissance de la France dans le domaine technologique et environnemental. »

 

Depuis les jeux de Séoul en 1988, on ne constate pas vraiment de croissance économique stimulée. La Corée du Sud a connu une forte croissance bien avant cet événement planétaire, et en Espagne, les jeux de Barcelone de 1992 n’ont eu aucun impact ou presque sur le PIB national. Idem pour ceux d’Atlanta en 1996 et Rio en 2016. En termes de rentabilité directe pour les organisateurs et en intégrant des aspects indirects de retombées économiques à court, moyen et long termes, on sait que les jeux de Los Angeles, Seoul, Atlanta, Pekin et Sydney et même Londres ont été plutôt rentables mais l’impact sur les PIB a semblé bien dérisoire. Pour le cas de la France, les estimations tournent autour de + 0,1 % du PIB.

Plus important donc, ces JO sont bien les premiers jeux de l’ère post-pandémique, en pleine période de transformation numérique et écologique, où se joue l’hégémonie technologique à l’échelle planétaire entre les États-Unis, l’Europe, la Chine et même la Russie, en guerre aux portes de l’Europe. Ce sont les premiers jeux marqués par une intensification de la digitalisation des économies. Ceci n’est pas anodin. Les pays s’affrontent aussi sur le terrain de l’hégémonie technologique dans le cadre d’une reconfiguration géopolitique mondiale.

La France et l’Europe auront-elles des messages à faire passer en particulier lors de l’exceptionnelle cérémonie d’ouverture organisée sur la Seine ? Car ces JO sont aussi les premiers JO du futur, ceux qui permettront de montrer la puissance de la France dans le domaine technologique et environnemental (il faudra être conforme aux accords de Paris) offrant un spectacle qui mêlera arènes innovantes, sportifs connectés, dispositifs anti-drones, superscanners corporels et autres technologies disruptives pour transformer en résultat l’utopie des technophiles et leur économie du ruissellement. Comme lors d’autres Jeux olympiques, nous espérons que la devise « Citius, Altius, Fortius » nous fera quand même vibrer dans ce contexte géopolitique et économique pour nous projeter vers le futur, mais laissons peut-être au moins le temps d’un mois l’art sportif s’exprimer.

 

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