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L’Industrie De La Fintech À L’Épreuve Du Coronavirus

La crise du Coronavirus pourrait bien s’étendre et impacter l’industrie de la fintech (technologies et finances).

Si aujourd’hui les gens voyagent de moins en moins, par peur de la propagation du virus, ils dépensent aussi de moins en moins d’argent. C’est pourquoi Visa et MasterCard ont averti leurs investisseurs que leurs chiffres d’affaires ont baissés de 2 % à 4 % au cours de ce trimestre. Visa a déjà pu observer une chute drastique des dépenses en lien avec les voyages.

Si le virus continue de se répandre à cette vitesse, les consommateurs cesseront de sortir dîner, et réfléchiront à deux fois avant d’aller faire des courses et risquer d’être face aux caissiers, qui sont eux en contact avec des milliers de personnes par jour. Raison pour laquelle, des entreprises comme Square, qui aident les petites surfaces à accéder au paiement par carte de crédit, risquent d’être affectées. Ils avaient d’ores et déjà déclaré que le coronavirus représentait un facteur potentiel de risque dans leur rapport annuel de 2019. Bien que seulement 5 % de ses revenus proviennent de l’international, les actions de Square ont baissé de 9 % depuis le 19 février. 

Dans le monde de la start-up, les investisseurs de capital risque sont particulièrement concentrés sur les sociétés de fintech. De ce fait, la baisse du prix des actions pourrait représenter une vraie catastrophe pour les valeurs les plus basses et provoquer des retraits d’investissements. 

Les entreprises de la fintech en lien direct avec les clients, sont celles qui font face aux plus gros risques. Par exemple, si les consommateurs continuent de déserter les boutiques, les banques en ligne telles que Chime pourraient en pâtir. En effet, les revenus de ce type de société sont basés uniquement sur les frais de transactions que les marchands leur versent à chaque fois qu’un client paie par carte de crédit. 

Les entreprises dont la croissance se repose sur de stratégies marketing complexes sont aussi en danger, explique Dan Rosenbaum, partenaire consultant chez Oliver Wyman, ancien directeur de Bank of The West. Il est vrai que le budget marketing est le premier touché par les coupes budgétaires lors d’une récession. Cela peut avoir un impact considérable sur la croissance des entreprises. L’année dernière Chime a investi des dizaines de millions de dollars dans le marketing, selon Kantar.

« La chute des marchés de la semaine dernière me rappelle la récession de 2001, lorsque la bulle technologique avait éclaté », explique Rosenbaum. Les évaluations du marché étaient pourtant hautes, mais lors du crash, les entreprises naissantes ont eu des difficultés à trouver des fonds, et beaucoup ont fait faillite.

Cette théorie selon laquelle les entreprises de petite taille seraient les premières touchées, est validée par Stuart Sopp ; qui était courtier en bourse à Wall Street pendant 15 ans, avant de fonder la banque en ligne Current il y a cinq ans. Par ailleurs, il pense que la valeur des actions n’a pas fini de baisser sur le marché. « Nous pensons que le S&P peut descendre à 2 300 », explique-t-il, sachant qu’à l’heure actuelle, ils tournent autour de 3 100. « La crise est loin d’être terminée. Nous espérons avoir déjà passé la moitié. Cette situation devrait continuer encore quelques mois. »

Mais il reste un espoir pour les start-ups : les sociétés de capital-risque ont amassé un total record de fonds à hauteur de 1,2 million de dollars, selon PitchBook, prêt à être investi. Mais cela ne changera pas la dynamique actuelle qui génère une baisse de valeurs et des prix du marché. Alors comment se portera l’industrie de la fintech ces prochains mois ? 

 

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