Une contribution de Bernard Marr pour Forbes US
Alors que les bouleversements technologiques et l’incertitude économique continuent de remodeler le paysage financier, en plus des changements spectaculaires dans le comportement des consommateurs et les exigences réglementaires, l’année 2025 promet d’être à la fois difficile et prometteuse pour les services bancaires et financiers.
Depuis quelques années, les institutions traditionnelles sont confrontées à une pression sans précédent de la part des banques concurrentes et des perturbateurs fintech. Parallèlement, ces institutions s’empressent de mettre en œuvre des solutions d’IA et d’améliorer l’expérience client.
Voici les dix tendances majeures qui vont façonner l’année 2025 pour les banques et les sociétés de services financiers. Elles devront savoir les exploiter pour conserver leur avantage concurrentiel.
1. L’IA au sein du back-office devient de plus en plus sophistiquée
En 2025, l’automatisation des tâches quotidiennes telles que le traitement des transactions, le rapprochement, la saisie des données, la conformité et la détection des fraudes deviendra une routine. Les gains d’efficacité et la réduction des erreurs humaines se traduisent par une baisse significative des coûts opérationnels. Après avoir maîtrisé ces premiers cas d’utilisation, les banques et autres organisations de services financiers qui ont atteint un niveau de maturité suffisant en matière d’IA envisagent des déploiements plus avancés, impliquant une prise de décision entièrement autonome et une évaluation des risques en temps réel. Réussir cela permettra de nouveaux gains d’efficacité, mais impliquera aussi de faire face à des défis plus importants concernant les données des clients, la vie privée et l’utilisation éthique de l’IA.
2. Les chatbots et les assistants d’IA implémentés dans le service à la clientèle
Les chatbots autonomes deviennent rapidement indispensables au service client, offrant une assistance 24/7 et en mesure de gérer des interactions de plus en plus sophistiquées. À l’horizon 2025, ces bots commenceront à évoluer pour devenir des agents capables de gérer des tâches nécessitant des actions multiples et des compétences beaucoup plus complexes en matière de résolution de problèmes. Ces agents de service client automatisés seront capables d’offrir une assistance proactive, d’anticiper les besoins des clients et de créer une expérience client beaucoup plus personnalisée et transparente.
3. Planification et conseils financiers génératifs
Un autre domaine dans lequel l’IA générative gèrera des interactions plus complexes sera celui de la planification financière et du conseil. En combinant la capacité d’analyser en profondeur les données comportementales des clients avec les derniers développements en matière de traitement du langage naturel, les agents automatisés fourniront aux clients des conseils sur la meilleure façon de faire fructifier leur épargne, leurs pensions et leurs investissements. Ces conseils seront adaptés spécifiquement à leurs besoins individuels, l’IA jouant le rôle de conseiller financier virtuel.
4. Produits financiers durables et investissements éthiques
En 2025, les clients exigent de plus en plus des produits financiers durables et éthiques. Cela signifie qu’il sera possible d’investir dans des initiatives liées aux énergies renouvelables et dans des fonds d’investissement axés sur les critères ESG. Les banques et autres institutions devront faire preuve de transparence sur des données telles que la consommation d’énergie et les émissions de carbone générées par les transactions, afin d’aider les clients à prendre des décisions éclairées sur l’impact de leurs choix financiers sur leur empreinte environnementale. Les banques et les organisations financières qui y parviendront se positionneront comme des partenaires extrêmement précieux dans le parcours de leurs clients vers la durabilité et la décarbonisation, créant ainsi de nombreuses opportunités de nouvelles affaires.
5. Monnaies numériques des banques centrales (MNBC)
Il s’agit de cryptomonnaies sécurisées, soutenues par les gouvernements : des monnaies numériques conçues pour permettre aux banques centrales de bénéficier de la commodité et de l’utilité des réseaux de transactions basés sur la blockchain sans le risque, la volatilité et l’exposition à la fraude qui accompagnent actuellement les cryptomonnaies. En 2025, des juridictions comme la Chine avec son yuan numérique, la zone euro, le Brésil, la Thaïlande et bien d’autres feront progresser leurs expériences avec les MNBC, reflétant un virage vers un système financier mondial plus numérique.
6. Finance quantique
L’application de l’informatique quantique aux charges de travail réelles des services financiers est pour l’instant très expérimentale. Cependant, avec l’intérêt et les investissements croissants, 2025 pourrait-elle être l’année des premiers déploiements opérationnels ? L’informatique quantique consiste à exploiter les capacités particulières des ordinateurs quantiques, telles que l’intrication et la superposition, pour permettre à certaines opérations de calcul d’être effectuées des millions de fois plus rapidement. Les cas d’utilisation potentiels dans la finance couvrent l’analyse des risques, la détection des fraudes, le commerce automatisé, l’évaluation du crédit, la cybersécurité et le développement d’un cryptage à l’épreuve du temps.
7. Services bancaires de nouvelle génération et super-applications
La commodité de la gestion des affaires financières à partir d’applications centralisées et de plateformes numériques attire de plus en plus de clients des institutions financières traditionnelles. Ce phénomène s’accélère grâce à l’essor continu des start-up fintech et de la concurrence, ainsi que des « super-applications » telles que WeChat ou PayTm. Celles-ci proposent des services de paiement et des services financiers, ainsi que des fonctions de communication et de style de vie telles que le covoiturage et le commerce électronique.
8. Réglementation, surveillance et transparence de l’IA
Alors que les services financiers adoptent avec enthousiasme l’IA dans tous les domaines d’activité, ils doivent également faire face à une surveillance accrue de la part des régulateurs. L’année 2025 verra l’apparition de nouvelles règles et normes, les législateurs mettant en œuvre des cadres conçus pour promouvoir la confiance et la transparence tout en éliminant les dangers de l’IA biaisée et contraire à l’éthique. Naviguer dans ce paysage juridique mouvant sera un défi critique pour les banques, les institutions de services financiers et les start-up fintech à l’approche de 2025 et bien après.
9. Les emplois du futur et la résolution de la crise des talents technologiques
Les emplois évoluent, et les types d’emplois dont les organisations de services financiers ont besoin évoluent également. Un élément clé de ce défi consiste à déterminer exactement quels nouveaux rôles seront nécessaires : des ingénieurs spécialisés dans les prompts d’IA générative aux analystes en cybersécurité en passant par les stratèges en transformation numérique. Combler le déficit de compétences qui empêche de nombreuses organisations de capitaliser sur les opportunités de l’IA sera un défi majeur en 2025, impliquant la montée en compétences et la requalification, la promotion de la diversité dans les initiatives de recrutement et la formation de partenariats éducatifs pour créer des opportunités d’apprentissage tout au long de la vie.
10. Préparation et résilience cybernétiques en période d’incertitude
Face à l’intensification de la menace des cyberattaques, des tensions géopolitiques et de l’incertitude économique, les banques et les institutions financières doivent de plus en plus consacrer des ressources à la résilience de leurs opérations. Il s’agit notamment de mettre en place des plans d’urgence solides pour assurer la continuité des activités face aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement et aux changements de comportement des clients provoqués par la guerre, les pandémies mondiales, les perturbations liées au climat ou toute autre menace. Il est essentiel de faire preuve de résilience face à l’incertitude pour gagner la confiance des consommateurs et survivre à toutes les menaces potentiellement existentielles auxquelles les organisations de services financiers seront confrontées en 2025.
Le secteur des services financiers a toujours été axé sur la confiance, la sécurité et le service. Ce qui change en 2025, c’est la manière dont ces principes fondamentaux sont mis en œuvre. Les banques qui réussiront ne se contenteront pas d’adopter de nouvelles technologies : elles réimagineront fondamentalement ce que signifie l’activité bancaire à l’ère numérique. L’avenir de la banque n’est pas seulement numérique, il est intelligent, durable et plus humain que jamais.
Une contribution traduite par Flora Lucas
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