La blockchain n’est qu’une technologie naissante aujourd’hui en 2019. Et comme pour internet il y a 30 ans, nous sommes dans une phase initiale de balbutiements.
Au-delà du buzz et du hype médiatique, il n’existe en fait à l’heure actuelle que de très rares applications de la blockchain en dehors du domaine financier. La plupart des applications prétendues ne sont pour le moment que de vulgaires bases de données décentralisées qui sont adossées à un processus de sécurisation très classique.
Cependant, on peut citer quelques domaines très prometteurs en cours de développement, et qui exploitent vraiment à leur plein potentiel les spécificités de la technologie blockchain :
Un premier domaine très prometteur concerne la création de registres d’identité et de propriété infalsifiables : en particulier en Afrique, où un enfant de moins de 5 ans sur trois n’a pas d’identité officielle (selon un rapport de l’UNICEF), ainsi que dans les pays où des groupes ethniques entiers sont déchus de leur identité en raison de guerres ou de migrations, la blockchain permettrait la création d’un registre dématérialisé où la date, le lieu de naissance et la nationalité de chacun seraient conservés.
Un tel système éliminerait le risque d’usurpation d’identité ainsi que la falsification ou la duplication des documents d’identité. De plus, sa structure basée sur le référencement validerait immédiatement la relation d’un enfant avec ses parents ou tuteurs réels.
Un tel registre d’identité pourrait alors être associé à des droits de vote et à des titres de propriété de façon immuable.
Dans des domaines similaires, je peux par exemple mentionner Govcoin, un projet du Département Britannique du Travail et des Retraites, ou encore le projet de blockchain public sur lequel Ericsson travaille pour le gouvernement estonien.
Le deuxième domaine qui m’intéresse tout particulièrement est celui de la traçabilité dans la chaine de production, que ce soit dans le secteur de la médecine, de l’agroalimentaire ou au niveau des chaînes logistiques.
Dans le domaine alimentaire par exemple, la blockchain permettrait à tout moment de savoir qu’un plat cuisiné servi dans une collectivité vient de tel distributeur, qui l’a acheté à telle usine, qui l’a fabriqué à partir de telle viande achetée à tel abattoir venant d’une bête de tel élevage. La chaine de fabrication de l’aliment, ou du médicament, ou du produit industriel pourrait ainsi être auditée à tout moment, et les lots incriminés par une contamination pourraient immédiatement être identifiés sans falsification possible.
C’est ainsi que le plus gros conglomérat indien, Reliance Industries, travaille sur son projet Jiocoin, qui est une plateforme logistique à base de blockchain destinée à administrer son entière chaîne d’approvisionnement et de production.
Un troisième domaine d’application très prometteur est celui des dossiers médicaux.
La technologie blockchain permettrait de dater et d’archiver de manière sécurisée et infalsifiable toutes les visites d’un patient chez son généraliste, chez tout autre spécialiste, ainsi que ses prescriptions de médicaments. Pour la délivrance des médicaments, le patient pourrait remettre au pharmacien une clef de décryptage partiel qui l’autoriserait à lire ses ordonnances et lui délivrer les médicaments. Secret médical oblige, le pharmacien n’aura cependant pas accès aux diagnostics du médecin, mais il pourra par contre voir les antécédents de prescriptions et d’achats, évitant ainsi toute contre-indication ou toute surconsommation.
Quant aux services d’urgence des hôpitaux et du SAMU, ils auraient eux une clef de lecture complete qui les autoriserait à pouvoir immédiatement accéder à la totalité du dossier médical d’un accidenté, comprenant ainsi ses antécédents et ses médications actuelles.
Le MIT travaille sur un tel projet, intitulé MedRec, tout comme l’entreprise privée SimplyVital Health avec ses projets ConnectingCare et Health Nexus.
Si vous souhaitez en savoir davantage, nous venons de publier une édition spéciale sur la technologie #blockchain dans l’avant dernier numéro du magazine H&C.
Celui-ci comprend également plusieurs témoignages d’anciens élèves qui ont partagé leur expertise avec nous et ont pris le temps de nous parler des différentes applications de la blockchain dans l’écosystème français #fintech :
https://www.linkedin.com/pulse/fr-entretien-avec-hc-enfin-comprendre-la-blockchain-olivier-bossard/
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