En 2015, les Français ont déposé 1,62 milliard d’euros supplémentaires sur des placements d’épargne solidaire. Le baromètre annuel Finansol – La Croix confirme ainsi la montée en puissance et la démocratisation de la finance attachés à des projets de développement responsable.
« Contribuer à réduire les inégalités, participer à la création d’emplois, devenir acteur du développement, encourager des initiatives fragiles mais judicieuses… » Telles sont les tendances de l’année 2015 dans la finance solidaire, comme le précisent Frédéric Tiberghien, président de Finansol, et Jean-Christophe Ploquin, rédacteur en chef à La Croix. « Cette année ressort particulièrement le souci de la proximité, de l’ancrage local, des circuits courts », ajoutent-ils.
Le 14ème baromètre de la finance solidaire a été publié fin mai par Finansol et La Croix. Si, en 2014, le secteur semblait stagner, en 2015 il enregistre la plus grosse collecte jamais réalisée : 344.000 placements solidaires de plus ont été souscrits en 2015, pour un montant de 1,62 milliard d’euros. Ces nouveaux dépôts permettent d’atteindre la somme totale de 8,46 milliards d’euros investis, soit +23,7 % sur l’année.
Dans le détail, l’épargne salariale représente plus de la moitié de l’encours total d’épargne solidaire et continue de progresser à +25,7%. En 2015, l’épargne solidaire est constituée de produits d’investissements solidaires dont d’épargne salariale, pour 5,2 milliards d’euros, d’épargne bancaire pour 2,27 milliards d’euros et d’épargne directement investie dans le capital d’entreprises solidaires pour 540 millions d’euros.
Créée en 1995, l’association Finansol a pour objet de promouvoir la solidarité dans l’épargne et la finance. Depuis 1997, un label distingue les placements solidaires. Il en existe à l’heure actuelle 128.
Ainsi, en 2015, 47% des fonds collectés sont dédiés à la lutte contre l’exclusion et au soutien de l’insertion par l’emploi. Ces derniers financements ont permis la consolidation ou la création de 31 000 emplois, dont 6 900 pour des personnes éloignées du marché du travail. 18% des fonds soutiennent ensuite les actions à caractère social, comme le soin aux personnes âgées ou handicapées. Enfin, l’écologie est portée à hauteur de 16,5% soit 290 millions d’euros ont financé des projets à valeur sociale et/ou environnementale d’associations ou d’entreprises solidaires. Le reste soutien l’entrepreneuriat en France et dans les pays en voie de développement. Grâce aux produits de partage, 5,32 millions d’euros de dons ont pu être versés à des associations.
Un agrément en place et une loi à l’étude
Depuis 2001, il existe également un agrément « entreprise solidaire » délivré par l’Etat. Pour l’obtenir, il suffit de remplir les critères ci-dessous :
- Une entreprise non cotée dont la moyenne des salaires des cinq dirigeants ou salariés les mieux payées n’excède pas cinq fois le SMIC ;
- Une entreprise non cotée, dont les dirigeants sont élus par les salariés, les adhérents ou les sociétaires ;
Une entreprise non cotée dont 30 % des salariés ont des contrats d’insertion ou de professionnalisation, sont reconnus travailleurs handicapés ou sont en situation de chômage ; - Un organisme solidaire dont l’actif est composé de 35 % de titres solidaires au minimum ;
- Un établissement de crédit, dont au moins 80 % des prêts et des investissements sont orientés vers des entreprises solidaires.
Malgré cette belle progression en 2015, la finance solidaire ne pèse que 0,19 % du patrimoine financier des Français. Mais les choses pourraient rapidement évoluer : Dans le cadre de la loi Sapin II actuellement débattue à l’Assemblée Nationale, la création d’un livret de développement durable solidaire est à l’étude. Chaque détenteur d’un tel livret pourra verser tout ou partie de ses intérêts à une entreprise ou une association solidaire. Le deuxième chantier est la création d’un fonds d’investissement alimenté par la Caisse des dépôts.
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