La devise nationale a atteint, ce mercredi, son plus haut niveau depuis mi-2015. Une « contrariété » pour des pouvoirs publics russes ayant brillé par leur interventionnisme tous azimuts en faveur d’un rouble faible qui renforce, de facto, la compétitivité de l’économie.
« L’œil de Moscou » est plus que jamais tourné vers le marché des changes. Ce matin, le Kremlin a notamment pu constater le renforcement de la rouble, qui continue de s’apprécier depuis le début de l’année. Dans le détail, le dollar est passé provisoirement sous 57 roubles pour la première fois depuis juillet 2015, tandis que l’euro est passé sous le seuil des 60 roubles, un « événement » depuis le mois de juin de la même année.
Signe que cette situation préoccupe sensiblement le gouvernement russe, cette thématique est au menu d’une rencontre, ce mercredi, entre Vladimir Poutine et son ministre de l’Economie, Maxime Orechkine. Un porte-parole du Kremlin a néanmoins tenu – pour la forme – à rappeler qu’il s’agissait « d’une prérogative du gouvernement ».
Le Kremlin « en embuscade »
Mais personne n’est dupe et encore moins les marchés. Preuve en est, le rouble a amorcé son repli dans la foulée des déclarations du porte-parole, soulignant la volonté du Kremlin de ne pas rester dans une position attentiste face à la remontée de la devise nationale. Cette dernière, hormis cette petite anicroche, poursuit donc sa marche en avant et retrouve de sa superbe depuis quelques semaines, après avoir flirté avec les abysses au sortir du conflit ukrainien et des sanctions qui en ont découlé.
Après cette séquence difficile, la devise russe est parvenue à panser ses plaies avant de revenir sur le devant de l’affiche en fin d’année avec, pour toile de fond, le réchauffement des relations entre Moscou et Washington et l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. Une « progression » (+8% depuis le début de l’année civile) loin d’être entravée par des prix du pétrole relativement stables, et surtout par l’achat de devises étrangères sur le marché. Une « manœuvre » interprétée par les économistes comme une volonté manifeste de maintenir un rouble faible afin de soutenir l’activité et renforcer la compétitivité des entreprises locales.
Quelles conséquences ?
Une position largement partagée par de nombreux spécialistes rompus aux rouages de l’économie russe. Ainsi, selon les analystes de la banque VTB Capital cités par l’AFP, cette flambée du rouble est corollaire au haut niveau des taux de la banque centrale russe, encourageant les investisseurs à se porter sur les actifs russes avec d’importants rendements.
En outre, la faiblesse du rouble, si elle a contribué à tirer vers le bas le pouvoir d’achat des Russes, a néanmoins permis d’endiguer la baisse du PIB au moment où l’économie russe traversait une grosse zone de turbulences (-2,8% en 2015 et -0,2% en 2016). Le Kremlin ne voit pas encore rouge, mais reste sur le qui-vive.
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