Le Fonds Monétaire International (FMI) a beaucoup communiqué ces derniers jours.
Longtemps décrié pour avoir favorisé des politiques « libérales dures », le FMI semble désormais plus pondéré dans ses approches depuis quelques années et, de fait, ses prévisions sont plus écoutées qu’avant.
Après avoir revu sensiblement à la hausse ses anticipations concernant la croissance économique, le FMI a prévenu que les « beaux jours » de l’économie mondiale ne devaient pas masquer les risques. En effet, le poids des dettes cumulées des Etats, des entreprises et des particuliers à travers le monde est d’ores et déjà un fardeau et l’institution pointe les difficultés à rembourser rencontrées par certains en ce moment. La mer semble calme mais sous la surface la situation se dégrade et si rien de structurel n’est fait, l’économie mondiale pourrait en subir les conséquences. Le montant cumulé des dettes à l’échelle mondiale s’élève en effet à 135 Trillions de $ soit 235% du PIB mondial. Le rapport publié la semaine dernière a tenté d’évaluer l’impact d’une crise financière due à ce montant colossal de dettes : Il en résulterait une baisse de 15% des actions, une chute de l’immobilier de 9% et le rythme de croissance mondial serait divisé par 2. L’économie s’étant améliorée partout dans le monde, il est à craindre, comme le signale le FMI que les effets d’une crise se fassent ressentir aussi partout dans le monde.
Pourtant il faut avoir à l’esprit qu’une large partie de l’accroissement de la dette mondiale est due à 2 pays : La Chine et les Etats-Unis. Un réajustement économique provoqué par un excès de dettes toucherait donc, dans un premier temps au moins, plus durement la Chine et les Etats-Unis. Le problème serait aggravé aux Etats-Unis par les hausses des taux à venir de la Banque Centrale Américaine (FED). Ceci étant dit, il est difficile d’imaginer qu’une crise sur la dette aux Etats-Unis et en Chine n’ait pas d’effet sur le reste du monde. Les Américains ont démontré en 2008 leur grande capacité à exporter une crise des subprimes au départ très centrée aux Etats-Unis. Si les conditions de crédit se durcissent aux Etats-Unis, l’Europe sera touchée également et si la Chine ralentit, les émergents qui dépendent des commandes Chinoises que ce soit sur les matières premières ou les produits de base, seront concernés aussi dans un deuxième temps.
Le système bancaire est néanmoins en meilleure posture qu’en 2008 : Les « business model » sont beaucoup moins risqués qu’à l’époque ; les banques sont aussi mieux capitalisées. Cela devrait nettement limiter les risques de contagion enregistrée au cours de la crise de 2008…même si comme le signale le FMI la rentabilité globale du secteur bancaire reste relativement faible…et ce à cause de taux d’intérêt trop bas qui pèsent sur les marges des banques. Justement ce bas niveau des taux à l’échelle mondiale conduit de nombreux investisseurs à prendre de plus en plus de risques pour obtenir un rendement suffisant pour payer leurs épargnants, leurs actionnaires ou leurs électeurs ! En particulier, nous constatons depuis plusieurs mois une tendance des investisseurs à aller de plus chercher de la performance en investissant sur des produits certes attractifs mais peu liquide, comme des produits d’infrastructure ou du Private Equity.
Le FMI joue son rôle en rappelant les risques liés à l’investissement à l’échelle mondiale. Que convient-il de faire dans ce contexte ? Quelques précautions simples qui fonctionnent toujours nous semblent encore et toujours à rappeler :
• Limiter les placements obligataires au strict minimum.
• Eviter absolument les produits et supports peu liquides…
• Privilégier les placements en Actions en surpondérant les actions de la Zone Euro et les Emergents, hors Chine.
• Prendre quelques bénéfices sur la Chine et les Etats-Unis
• Privilégier les entreprises peu endettées qui ont démontré leur capacité à traverser la crise de 2008.
• Garder du cash pour être mobile en cas de chocs de marché.
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