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Le CAC 40 Va-T-Il Franchir La Barre Des 100 Milliards D’Euros De Profits ?

Getty Images

Après une année 2017 d’exception qui lui a permis d’atteindre les 92 milliards d’euros de profits, le CAC 40 aborde cette seconde partie de l’année avec une ambition et un appétit décuplés afin de permettre au « Saint des Saints » de la Bourse de Paris de dépasser les 100 milliards en 2018. Et ce, même si certains grands noms de la cote ont connu un démarrage plus poussif.

Une première moitié d’année très « prometteuse » qui augure des lendemains qui chantent pour le CAC 40. C’est, en substance, le message délivré  par le cabinet d’audit PwC qui s’est penché sur les publications semestrielles des 40 entreprises composant l’indice phare de la Bourse de Paris. Et le bilan, sur les premiers mois de l’année, est plus que flatteur comme en attestent les données contenues au sein de cette étude.  Dans le détail, le chiffre d’affaires moyen de ces 40 fleurons de l’économie française s’est apprécié de 7,7% par rapport au premier trimestre 2017 où la progression était moindre, à 4,7%. En revanche, leurs bénéfices sont en léger recul (-1,6%). « Le premier semestre 2018 semble plus mitigé s’agissant des bénéfices des sociétés du CAC40. En effet, un certain nombre de sociétés a subi la hausse du prix des matières premières, ce qui impacte les marges, et quelques-unes ont comptabilisé des charges de dépréciation et/ou de restructurations importantes.  La croissance des résultats est donc moins forte par rapport à l’an dernier », précise Philippe Kubisa, Associé spécialiste des marchés de capitaux chez PwC. Toutefois certains grands noms de la cote, comme évoqué en préambule, ont connu un début d’année plus difficile et pèsent, de facto, de tout leur poids sur la tendance. Si Carrefour a vu son résultat net part du groupe basculer dans le rouge sur un an, les replis de Safran (-2,8 milliards), d’Airbus (-0,6 milliards d’euros) et surtout Sanofi (-5 milliards) ont également interpellé.

Mais ces reculs notables sont le fruit d’éléments exceptionnels. En 2017, Sanofi (ancienne plus grosse capitalisation du CAC 40)  avait bénéficié de la cession de sa division de santé animale tandis que Safran avait également procédé à la cession de nombreux actifs durant cette période. Du côté d’Airbus, ce sont les retards de livraisons couplés à l’impact négatif des effets de change. Toujours est-il que les seules baisses de Sanofi et de Safran contribuent à faire baisser la rentabilité nette de 7,8 milliards d’euros.  La croissance des chiffres d’affaires est, en revanche, résolument solide puisque l’ensemble des secteurs (Energie, biens de consommation, etc) a vu ses ventes s’apprécier, y compris les entreprises dites financières qui marquaient pourtant le pas (-0,6%) au premier semestre 2017.  Cette tendance est principalement imputable à la Société Générale (+1,1 milliards d’euros sur la période soit +9,2% de chiffre d’affaires), notamment grâce à l’activité banque de détail. Mais la croissance la plus importante du chiffre d’affaires tous secteurs confondus  (+22,6% contre +10,8% fin juin 2017) est à mettre à l’actif du secteur « Pétrole et Gaz » porté par l’inamovible Total, soutenu par la hausse des cours du pétrole. 

Total, plus gros pourvoyeur de profits du CAC 40 

Autre ancienne première capitalisation de l’indice, le groupe dirigé par Patrick Pouyanné a fait honneur à sa réputation. Avec un bénéfice net de 5,26 milliards d’euros et un chiffre d’affaires en progression de 26%, la « supermajor » décroche le titre honorifique du plus gros pourvoyeur de profits de l’indice, devançant BNP Paribas (3,9 milliards) et LVMH ( 3 milliards), actuelle première capitalisation boursière de la place. « Les résultats sont bons ce semestre et les entreprises du CAC 40 ne semblent pas impactées par un contexte géopolitique assez instable. À date, on ne voit pas d’effet Brexit, ni de répercussions des mesures protectionnistes américaines mises en place par le gouvernement Américain. Si le second semestre confirme ces tendances, tout porte à croire que le CAC40 atteigne voire dépasse les 100 milliards de profits en 2018 », affirme Philippe Kubisa.

Parmi les autres locomotives du CAC 40 figurent évidemment LVMH (+2,3 milliards de CA, soit une augmentation de 12%), PSA Groupe (+7,2 milliards de CA, soit une augmentation de 22,9%) et Groupe Renault (+1,9 milliard de CA, soit une augmentation de 6,8%). Pour les groupes PSA et Renault, cette croissance résulte de l’amélioration de leur efficacité opérationnelle et un « mix produit / mix pays ». Quant à LVMH, l’embellie s’explique par la croissance de l’ensemble de ses activités (chiffres à taux de change constant). Toujours (très) prudent au moment de commenter les résultats de son groupe tentaculaire (70 marques parmi lesquelles, outre Louis Vuitton, Céline, Guerlain, Sephora, Tag Heuer ou encore Hennessy), Bernard Arnault avait néanmoins salué une « performance d’autant plus remarquable que l’environnement monétaire est défavorable ». Avant néanmoins de renouer avec son flegme et sa prudence légendaires, incitant les investisseurs à ne pas « extrapoler les tendances de ce premier semestre » pour la seconde moitié de l’année. Elément intéressant : LVMH a réalisé sur le seul premier semestre 2018 ce qu’il faisait au cours de l’année 2010 toute entière. Sans commentaires.  

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