Les frappes américaines en Syrie ont déstabilisé les marchés actions ce vendredi qui ont également dû « digérer » une improbable statistique sur l’emploi américain.
Le risque géopolitique est de retour sur les marchés actions. En effet, les frappes américaines en Syrie ont « réveillé » des investisseurs plutôt enclins à temporiser dans l’attente du coup d’envoi de la saison des résultats la semaine prochaine. Mais la réalité a rapidement rattrapé les opérateurs, qui sont sortis de leur torpeur au regard des derniers développements en Syrie. Ainsi, Donald Trump a déclaré jeudi soir avoir ordonné une frappe militaire ciblée sur une base aérienne en Syrie d’où a été menée l’attaque chimique de mardi dernier.
Pour justifier cette « attaque inattendue » qui a surpris bien au-delà du cercle des marchés financiers, le président américain a déclaré avoir agi ainsi dans « l’intérêt de la sécurité nationale » contre le président syrien Bachar al Assad. Alors que la situation semblait s’enliser dans cette région du monde, ces frappes – menées sans concertation avec la Communauté internationale – ont ravivé les tensions. La Russie a d’ailleurs immédiatement dénoncé « une agression américaine » contre le pays dirigé par Bachar al-Assad.
Un rapport sur l’emploi américain « surprenant »
« Secoués » par l’initiative américaine, les marchés actions – mais également les marchés des changes où une ruée vers les actifs refuges comme l’or ou le yen a été constatée – sont ensuite rentrés dans le rang, dans la foulée des déclarations d’un responsable du Pentagone assurant du « caractère ponctuel » de cette opération. Mais les investisseurs n’étaient pas au bout de leurs surprises ce vendredi, puisqu’ils ont également dû digérer une statistique sur l’emploi américain pour le moins « déconcertante ».
En effet, le nombre d’emplois créés aux Etats-Unis en mars n’a été que de 98 000 le mois dernier, marqué par des conditions climatiques défavorables, là où le consensus Reuters anticipait près du double, en l’occurrence 180 000 créations de postes. Une statistique décevante de prime abord… sauf que dans le même temps, le taux de chômage a baissé à 4,5%, soit son niveau le plus faible depuis 2007. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient, quant à eux, un taux de chômage inchangé à 4,7% par rapport à février.
Un CAC 40 presque à l’équilibre, TechnipFMC profite du regain de tensions en Syrie
Dans ce contexte, le CAC 40 a longtemps soufflé le chaud et le froid toute la journée de vendredi pour finir par accélérer en fin de séance, progressant de 0,27% à 5 135, 28 points. Une dernière séance qui est la parfaite illustration de toute la semaine puisque sur 5 jours, le CAC 40 a finalement terminé en hausse…de 0,27%. La Bourse de Paris joue la prudence – et la montre – dans l’attente des prochains « catalyseurs », au premier rang desquels l’élection présidentielle française et la mise sur orbite des réformes fiscales de Donald Trump, ces dernières étant particulièrement attendues depuis le camouflet de sa réforme de santé rejetée par le Congrès.
Dans ce contexte de regain de tensions au Moyen-Orient, c’est TechnipFMC, pourtant bonnet d’âne la semaine dernière, qui remporte ce palmarès hebdomadaire avec une progression de près de 4% sur cinq jours. Le parapétrolier profite ainsi – comme toutes les valeurs du secteur- de la bonne tenue des cours du brut conséquence de la situation syrienne. Si la Syrie n’est pas vraiment un producteur de pétrole de premier plan, les opérateurs s’inquiètent davantage de la dégradation des relations entre Wahsington et Moscou que ce conflit pourrait engendrée.
A l’inverse, Carrefour a terminé la semaine dans les méandres du CAC 40, pénalisé par la dégradation du conseil – de neutre à vendre – de la banque UBS sur le titre (-4,75% sur la semaine dont 2,36% sur la seule journée de vendredi). La banque suisse craint pour les marges du distributeur dans l’Hexagone. Pour rappel, l’an dernier, la marge opérationnelle du groupe en France s’est dégradée de 40 points de base, à 2,9%, tandis que, dans le même temps, Carrefour continue de perdre des parts de marché au profit de la concurrence, notamment Leclerc et Lidl proposant des tarifs plus attractifs que le groupe de Georges Plassat.
Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook
Newsletter quotidienne Forbes
Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.
Abonnez-vous au magazine papier
et découvrez chaque trimestre :
- Des dossiers et analyses exclusifs sur des stratégies d'entreprises
- Des témoignages et interviews de stars de l'entrepreneuriat
- Nos classements de femmes et hommes d'affaires
- Notre sélection lifestyle
- Et de nombreux autres contenus inédits