Rechercher

Le bootstrap, un faux come-back

bootstrap
Close up of stock market chart and worried atmosphere on a dark background.

Lorsqu’on parle de start-up « bootstrap” on se réfère généralement à une approche spécifique pour le développement et la croissance financière. Dans ce contexte, « bootstrapper » signifie généralement démarrer et développer une entreprise avec des ressources limitées, souvent sans financement externe significatif.

Une contribution de Matthieu Lalou, co-fondateur de Spliit

 

L’époque a posé un mot sur cette attitude d’indépendance et d’auto-suffisance, et l’a appelée le “bootstrap”. Les entrepreneurs qui choisissent cette option sont légion… Pourtant, la société les connaît mal. Les exemples sont nombreux, et en France Lemlist est une star du bootstrapping, puisque la start-up est passée de 0 à 10 millions d’euros de revenus en moins de 4 ans, et en se payant le luxe de refuser 30 millions de dollars de levée de fonds.

Le bootstrapping ne revient pas à la mode, et des entreprises se sont toujours montées sans fonds – mais en période de crise, cette façon de créer puis de gérer une société peut s’avérer être une stratégie attrayante : l’autonomie financière est une belle liberté que s’offre l’entrepreneur, même si elle va de pair avec quelques angoisses. Mais cette indépendance nous permet de traverser les périodes de crise économique sans être vulnérable aux fluctuations du marché du capital-risque. Nous vivons les mêmes turbulences que les autres start up, mais nous pouvons décider de notre timing, et de nos exigences de rentabilité.

 

Indépendance et liberté de choix

Tout part de l’autofinancement initial, puisque l’entrepreneur va poser la première brique de son entreprise en la payant sur ses propres deniers, ou par un prêt personnel. Celui-ci va, dès le départ, chercher à garder le contrôle de sa structure. Garder la main va avec une grande liberté, que tous les bootstrappeurs recherchent, mais également avec une grande responsabilité. Dans la façon de gérer les dépenses, mais aussi dans les choix de développement. La focale est mise sur la rentabilité, rapidement. L’entreprise, tout en se développant, doit être en capacité de générer des lignes de revenus, pour auto-financer son déploiement. Cette forme d’autosuffisance contraint, ou amène, de l’agilité et de la flexibilité, qui sont indispensables pour évoluer au travers des événements économiques de l’entreprise, et du monde.

 

Des droits… et des devoirs

Cette indépendance financière, cette certaine idée de la liberté, permet un contrôle total sur l’entreprise, recherché par leurs fondateurs. Pas d’investisseurs qui attendent une rentabilité à plus ou moins long terme, ni d’inquiétude quant à la dilution de la propriété. Cap sur les clients, qui sont la seule obsession des “bootstrappés”!

Focus également sur une croissance durable, dès le début. Les finances doivent impérativement être gérées efficacement : ce choix de la liberté nous projette à long terme, avec un modèle commercial qui génère des revenus dès le démarrage de la société. La stabilité est l’enjeu principal.

Les start-up bootstrappées choisissent ainsi l’autonomie financière, et se concentrent sur la recherche de revenus rapides… mais ce modèle ne convient pas à tous les secteurs : certaines entreprises ne peuvent pas se monter sans fonds, et doivent accepter la dilution de leur capital, car leurs besoins financiers sont énormes – la deep tech par exemple ! Il y a aura toujours des entreprises bootstrappées, et d’autres qui seront soutenues par des investisseurs, sans qu’il y ait aucune hiérarchie de valeur entre elles.

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Newsletter quotidienne Forbes

Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC