Xavier Guérin, Vice-Président Europe de l’Ouest, DataStax
Le secteur bancaire est en pleine effervescence. Si les nouveaux usages liés au mobile et au digital l’ont amené à réinventer ses services, les nouveaux acteurs – Fintech, banques 100 % en ligne, GAFA… – ne cessent de bouleverser le modèle établi. En réponse, les banques traditionnelles font des nouvelles technologies de type intelligence artificielle ou blockchain le cœur de leur transformation. Objectif : adresser la masse de données liées au big data, améliorer leur conformité aux diverses règlementations et répondre aux enjeux de l’open banking. Désormais, place à l’ouverture et à l’agilité. Une disruption à tous les niveaux qui implique une mutation profonde de l’architecture en place vers un modèle hybride.
Le 13 janvier 2018, l’entrée en vigueur de la 2e directive européenne sur les services de paiement (DSP2) poussait les banques à accélérer leur transformation et à ouvrir leur système d’information par le biais d’APIs. Réactivité, collaboration, sécurité, agilité, accélération du time-to-market… Désormais, les banques traditionnelles tendent elles aussi vers une innovation « ouverte », ou co-innovation, clé de leur compétitivité face aux exigences des consommateurs et à la concurrence accrue des start-up.
Le triple défi digital du secteur bancaire
Dans ce contexte, les banques font face à trois enjeux majeurs pour assurer leur pérennité sur un marché en pleine mutation. Le premier d’entre eux : celui de la connaissance client 360. À l’heure des usages cross-canal et du big data, les banques n’ont d’autre choix que d’évoluer d’un marketing produit à un marketing client, et d’un marketing de la segmentation à un marketing de l’individualisation. Une compréhension client contextuelle en temps réel rendue aujourd’hui possible grâce aux outils digitaux et à l’intelligence artificielle, mais qui implique des couches de management des données de plus en plus performantes. À la clé : la possibilité d’adresser au bon client la bonne offre au bon moment. Place à des services bancaires personnalisés !
Deuxième défi : l’agilité face à la complexité des mainframes bancaires traditionnels. Des infrastructures néanmoins indispensables pour adresser la capacité de stockage et de traitement nécessaire aux banques. Néanmoins, ce manque d’agilité « naturelle » marque une différence majeure avec les nouveaux acteurs bancaires – et concurrents – digital native. En conséquence, les banques vont devoir à leur tour déployer, des infrastructures plus modernes et agiles, capables d’interagir avec l’existant et de développer de nouveaux services très rapidement.
Enfin, la compliance, troisième défi de taille lié aux multiples réglementations européennes. Soit autant de contraintes supplémentaires, à l’image du RGPD entré en vigueur en mai dernier, dans la mise aux normes des systèmes bancaires.
L’ouverture en mode cloud hybride…
Face au volume croissant de données et au besoin de sécurité accrue de ces datas, les architectures traditionnelles sont désormais obsolètes. Comment alors injecter une forte dose d’agilité au sein des systèmes en place ?
En optant pour une base de données masterless mise en œuvre dans une architecture cloud hybride.
Les principaux atouts d’une infrastructure « sans single point of failure » offrant alors : une disponibilité à 100 % quelle que soit la localisation des serveurs, une agilité « native », une facilité de mise en œuvre optimale et des coûts réduits !
Une infrastructure cloud hybride qui facilitera également l’efficacité des équipes DevOps. À la clé pour les banques : des données disponibles en permanence et la capacité à développer rapidement de nouvelles applications directement dans le cloud. Et pour le client final ? Un accès à l’ensemble de ses informations sur tout type de support associé à des offres personnalisées et pertinentes.
… et la porte ouverte vers le multicloud
Si les contraintes légales et de sécurité ont amené les banques à intégrer tardivement toute la dimension du cloud, le secteur prend désormais le virage de l’architecture hybride. Un mouvement qui devrait s’accélérer d’ici 2020 impulsé par des banques telles que la Société Générale ou le Crédit Agricole. Un passage obligé, notamment pour les groupes internationaux, qu’il est nécessaire d’anticiper dès aujourd’hui étant donné la vitesse imposée par les Fintech et autres start-up.
Néanmoins, l’expérience d’autres secteurs d’activité précurseurs a permis de mettre en avant les coûts liés au cloud. Un constat qui a alors poussé les entreprises à challenger leurs prestataires à travers une politique multicloud, stratégie déjà déployée par plus de huit entreprises mondiales sur dix[1]. En ce sens, une architecture masterless facilitera d’autant plus les interactions entre les différents serveurs localisés dans diverses régions du monde. Mais n’oubliez pas : le multicloud de demain se prépare dès aujourd’hui !
[1] Selon le rapport The Future of multi-cloud réalisé par Foresight Factory pour F5 Networks au cabinet, octobre 2018 – http://www.digitalbizmagazine.com/wp-content/uploads/2018/09/Informe-Future-of-Multi-Cloud_F5.pdf
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