Dans sa dernière étude relative à l’état du système bancaire et financier, la Banque de France passe en revue l’évolution de l’activité de plusieurs grands groupes bancaires au regard des crises qui se sont succédées depuis le choc des subprimes.
La Banque de France s’est intéressée de plus près à l’activité de six grandes banques, parmi lesquelles BNP Paribas, Groupe BPCE, Groupe Crédit Agricole, Groupe Crédit Mutuel, Société Générale et HSBC Continental Europe, qui « totalisent, fin 2021, un montant total d’actifs consolidés de 8073 milliards d’euros, représentant 86% de l’ensemble du secteur bancaire français ».
Ces banques, qui sont placées sous la supervision directe de la Banque centrale européenne depuis 2014, ont traversé ces dernières années plusieurs crises – crise financière, crise des dettes souveraines, crise sanitaire puis guerre en Ukraine – qui ont eu des répercussions économiques sur leur activité à l’international.
En effet, si de 2000 à 2008, l’expansion des grandes banques a été dopée par l’acquisition de filiales à l’étranger ainsi que par la croissance de leur activité de banque de financement et d’investissement, la crise financière les a contraintes à ajuster leur stratégie. Comme l’explique la Banque de France, de 2008 à 2014, celles-ci ont notamment « réalisé des cessions pour se désengager de certains pays (de la Grèce, par exemple) et des acquisitions ciblées pour consolider leurs positions au sein de la zone euro (en Belgique, par exemple) ». Depuis 2014, la croissance des engagements internationaux des groupes français reprend, centrée sur la zone euro, dans un contexte de contraintes réglementaires plus fortes, qui visent en particulier les banques d’importance systémique mondiale.
Avec un taux d’internationalisation de 39% (qui rapporte le montant des expositions internationales aux expositions totales), le système bancaire français occupe la quatrième place en montant d’engagements internationaux sur la scène internationale, devançant ainsi le Japon (21%), les États-Unis (24%) et l’Allemagne (25%).
Cette internationalisation est portée par leurs implantations locales sous forme de filiales, avec une concentration sur un cœur de pays développés en Europe et en Amérique du Nord. La zone euro représente aujourd’hui la première zone de destination des engagements internationaux des grandes banques françaises, preuve que les différents processus d’intégration réglementaire et la création de la monnaie unique en 1999 ont porté leurs fruits en faisant émerger un marché bancaire européen plus unifié, même s’il reste encore à faire notamment en matière de « gestion centralisée du capital et de la liquidité des groupes à l’intérieur de la zone ».
S’agissant des expositions en Russie et en Ukraine, la Banque de France relève qu’à la fin 2021, « le montant total des engagements des six grands groupes bancaires français s’élève à 31,3 milliards d’euros en Russie (0,8 % du total des engagements à l’international) et à 3,7 milliards en Ukraine (0,1 % du total des engagements à l’international)». Des niveaux qui permettent à la Banque de France de juger ces « expositions directes très limitées, à l’exception d’une banque, qui a depuis procédé à la cession de sa filiale, avec un effet très limité sur sa solvabilité. »
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