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La Société Générale Au Régime Sec

© Getty Images

La banque rouge et noire Société Générale poursuit sa cure d’amaigrissement dans l’Hexagone avec la suppression de 900 emplois supplémentaires à l’horizon 2020, soit au total, en tenant compte des précédentes annonces, près de 3 500 postes.

La Société Générale à la diète. La banque rouge et noire va devoir se serrer la ceinture dans les années à venir après avoir levé un pan supplémentaire, ce mardi matin, de son plan stratégique. Cessions d’actifs, suppression de postes, fermeture d’agences… l’état-major de l’une des trois banques du CAC 40 a dévoilé plusieurs séries de mesures destinées à réaliser plus d’un milliard d’euros d’économies. Dans le détail, le groupe de la Défense va procéder à une réorganisation de ses activités de banque de détail en France qui contraint l’établissement bancaire à passer une charge de 400 millions d’euros au quatrième trimestre, et qui va également se traduire par 900 suppressions de postes supplémentaires, soit 3 500 au total en tenant compte des précédentes annonces. « Dans le respect du dialogue social, ce plan pourrait conduire à environ 900 suppressions de postes en complément des 2 550 déjà annoncées début 2016 », confirme la banque dans un communiqué.

Objectif avoué de ce plan : retrouver la confiance des investisseurs échaudés par le risque d’amendes aux Etats-Unis – la direction de la banque a néanmoins d’ores et déjà mis 2,2 milliards d’euros de provisions « de côté » pour litiges. En Bourse, cette « réorganisation » stratégique a reçu l’onction des opérateurs, le titre « SG » progressant de 0,54% et surperformant un CAC 40 en hausse de 0,45%. En outre, la banque a également fait état de sa volonté de parvenir à une croissance annuelle de 3 % de son chiffre d’affaires d’ici à 2020, misant justement sur l’international pour compenser un contexte morose dans l’Hexagone. La banque a particulièrement jeté son dévolu sur la Russie, où elle compte devenir le premier établissement étranger. L’Afrique fait également partie des « challenges » à relever pour la banque rouge et noire.

Objectifs (trop ?) ambitieux 

Dans ce contexte, « le groupe vise 3,6 milliards d’euros de revenus supplémentaires d’ici à 2020 », a précisé la Société Générale.  Autres objectifs martelés par la banque : la conservation d’un taux de distribution de ses bénéfices à hauteur de 50% et le versement d’un dividende « minimum » de 2,20 euros par titre. En ce qui concerne le rendement de fonds propres (ROE), indicateur, de facto, particulièrement surveillé par les investisseurs, la Société Générale vise, à l’horizon 2020, un ROE de 10% contre 7,8% à fin 2016. Une projection qui a fait « tiquer » certains analystes, ces derniers se montrant résolument circonspects, la jugeant pas forcément « adaptée » à la situation. « L’objectif de rentabilité semble ambitieux, au regard notamment de l’évolution du chiffre d’affaires », soulignent, par exemple, les analystes de Citigroup cités par Reuters.  

De son côté, le bureau d’études britannique Jefferies, toujours cité par l’agence, juge l’objectif de CA plus raisonnable qu’escompté. « Les objectifs sont 2% à 4% au-dessus du consensus ; le plan est plus prudent que prévu en terme de synergies de coûts et de croissance du chiffre d’affaires, ce qui signifie que la direction est moins dépendante du cycle pour atteindre ses objectifs ». Enfin,  sur l’ensemble de ses activités, la Société Générale, qui rappelle avoir mené 45 cessions depuis 2014, compte par ailleurs poursuivre la vente et la fermeture de certaines activités, estimant l’impact de ces futures opérations à 5 % des actifs pondérés de la banque. 

Développer « à fond » Boursorama

Alors que l’actualité du secteur bancaire a été, en partie, cannibalisé ces dernières semaines par le lancement d’Orange Bank, Société Générale qui, par l’intermédiaire de son PDG, Frédéric Oudéa, avait lancé une « pique » au nouvel entrant en rappelant que « la banque n’était pas gratuite », a confirmé sa volonté de « booster » son fleuron Boursorama. SG a ainsi rappelé son objectif de 2 millions de clients pour la banque en ligne, toujours à l’horizon 2020. « Nous avons une stratégie consistant à développer à fond Boursorama, qui a un modèle extrêmement efficace opérationnellement et offre la totalité des services bancaires : du crédit à la consommation, du crédit immobilier, de l’épargne, des services de paiement. Nous avons avec Boursorama incontestablement un leader en France dans la banque en ligne » avait déclaré Frédéric Oudéa dans les colonnes de La Tribune. Un avertissement en bonne et due forme à l’égard d’Orange et de ses ambitions.  

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