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La Deutsche Bank Met La Bourse Sous Pression

En Bourse, ce début de semaine commence avec l’annonce de la suppression de 18 000 postes chez Deutsche Bank, soit un peu de 20% des effectifs ! Plus que jamais, le secteur bancaire est sous pression au sein de la zone Euro, et les taux d’intérêt négatifs ne sont pas le seul facteur de baisse de la rentabilité.

La banque allemande souffre d’un bilan chargé d’actifs financiers dont la valeur tend vers zéro ; la création d’une structure de défaisance (bad bank) sera donc la solution pour tenter de la sauver à long terme.  La première banque allemande va donc opérer une structuration radicale de sa Banque de Financement et d’Investissement et arrête son activité de trading actions. Deutsche Bank a pour objectif de réduire de plus de 35% les actifs en situation de risque dans son bilan. Quant à la réduction des coûts fixes annuels, cela va passer essentiellement par des suppressions d’emplois, 18 000 sur 91 500.

Le secteur bancaire européen a relativement faiblement participé à la hausse des indices des bourses depuis le début de l’année en terme de hiérarchie sectorielle, cette séquence de sous-performance devrait donc se prolonger avec une incertitude conjoncturelle et structurelle (le cas de Deutsche Bank) élevée.

Cette mauvaise nouvelle micro-économique tombe au moment où les grands indices boursiers majeurs sont alignés sous des niveaux de résistances techniques majeures, dont le principal proxy technique est le positionnement de l’indice S&P 500 sous le seuil des 3000 points (record historique).

Alors que l’indice de référence de la finance mondiale se trouve sous une forte résistance technique, l’indice de bourse CAC 40 teste quant à lui la moyenne de ses plus hauts annuels depuis l’année 2017. Les 5600/5650 points sont donc un obstacle chartiste pluriannuel qui couvre actuellement le marché comme une chape de plomb (ce seuil a déjà produit un effet baissier au début du mois de mai dernier). Au stade actuel, la probabilité d’une période de prise de profit a considérablement augmenté.

Cours du CAC 40 – TradingView

Rappelons que ce sont surtout les taux d’intérêt négatifs qui pénalisent les banques européennes et cette donnée a peu de raisons de s’inverser à court/moyen terme. A l’heure actuelle, la courbe des taux d’intérêt du trésor public français est négative jusqu’à la maturité 10 ans ! Le rendement obligataire à 10 ans restant le proxy le plus suivi pour les comparaisons internationales. Le rendement de la dette française suit la même allure que le rendement de la dette allemande, qui offre maintenant un taux d’intérêt négatif (-0,31%) pour la maturité 10 ans.

Rappelons que le taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale Européenne (BCE) est égal à 0. D’ailleurs, c’est aussi le cas aux Etats-Unis avec un rendement obligataire à 30 ans qui est inférieur au taux d’intérêt des fed funds.

Les grandes Banques Centrales ont bien confirmé leur intention de maintenir leur politique monétaire très accommodante. La BCE de Mario Draghi n’exclut pas un taux de refinancement négatif. Quant au taux d’intérêt des fed funds, le cycle haussier depuis 2015 donne maintenant une marge de manœuvre pour baisser les taux.

Face au risque qui continue de peser sur le commerce international, auquel s’ajoutent les risques géopolitiques, les contrats de taux (obligations) continuent d’attirer les capitaux (hausse des prix), c’est un facteur de baisse des taux d’intérêt.

En guise de conclusion, gardons à l’esprit que le dernier rapport sur le marché du travail américain (rapport NFP publié le vendredi 05 juillet) montre que l’économie américaine est toujours en capacité de créer des emplois en quantité et maintenir un taux de chômage très bas. Suite à ce rapport NFP, la probabilité implicite de voir la FED baisser ses taux de 50 bps le mercredi 31 juillet prochain a chuté ; quant à une baisse de 25 bps, elle semble déjà intégrée dans les cours, mais gare à un statu quo monétaire. La FED de Jérôme Powell continue de rappeler son indépendance vis-à-vis de l’exécutif américain mais Donald Trump continue de mettre la pression verbale sur la FED, la guerre des changes étant devenu une dimension importante de la guerre commerciale.

Pour les actifs risqués, une poursuite du statu quo monétaire de la FED serait un facteur de baisse de la Bourse. C’est d’ailleurs pour cette raison que Donald Trump menace de remplacer Jérôme Powell à la tête de la FED, pour rassurer la Bourse.

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