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La canicule des paiements : les retards qui étouffent les PME

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Les retards de paiement sont un problème récurrent pour les entreprises, et ce phénomène s’accentue particulièrement pendant l’été, période où de nombreuses entreprises voient leur trésorerie mise à rude épreuve. Cette situation aggrave les difficultés financières des PME et affecte leur compétitivité, mettant en danger la survie de nombreuses structures.

Une contribution de Nicolas Flouriou, Président de l’AFDCC

 

Nous sommes en été, et encore trop d’entreprises s’autorisent à décaler leurs paiements sous ce prétexte. « Nous ne pouvons pas payer car nous sommes fermés pendant les congés. » Remettons les pendules à l’heure : les vacances ne justifient pas la vacance de sa responsabilité. Et celle-ci passe par le respect de ses partenaires commerciaux, et plus particulièrement en payant ses fournisseurs aux échéances convenues. Ces comportements délétères doivent cesser !

La chaleur estivale suffirait à climatiser les paiements ? Non ! A l’heure où les paiements peuvent être anticipés, où les paiements peuvent être effectués à distance (merci internet), où moins d’entreprises ferment en été qu’auparavant, l’excuse de la trêve estivale ne tient pas. Payer en retard, c’est illégal. Faire exprès de… ne pas faire exprès de payer, ou prétexter cette fermeture dans le but de gagner de la trésorerie casse des entreprises. Ce manque de solidarité et cette désinvolture comptable entraînent des difficultés significatives.

En effet, les retards de paiement prolongés peuvent entraîner une cascade de problèmes : trésorerie à sec, incapacité à honorer les salaires, difficulté à régler les fournisseurs, et in fine, un risque accru de faillite.

Ces retards impactent directement la stabilité économique et la compétitivité du tissu économique français. Accorder des délais de paiement relève d’une négociation commerciale mais il n’en reste pas moins que les fournisseurs ne sont pas les banquiers de leurs clients et qu’un délai de paiement, même librement accordé, reste de la trésorerie immobilisée chez son client. Les retards sont un frein à la compétitivité car ils immobilisent des moyens pour recouvrer qui auraient pu être utilisés pour investir et développer son chiffre d’affaires. Un retard, c’est un gaspillage.

Dans notre 21ème Enquête AFDCC 2023 sur les comportements des entreprises, nous constatons que davantage d’entreprises voient leurs délais de paiement augmenter depuis 2021, passant de 21 % à 46 % en 2023 et notons que 67 % des Credit Managers interrogés se déclarent pessimistes sur l’évolution des délais de paiement et que 62 % des sondés anticipent une augmentation des défaillances cette année.

Dans le Rapport de l’Observatoire des Délais de Paiement 2023 publié le 17/06/2024,  on lit que le « total des créances clients des entreprises françaises s’élève à 957 milliards d’euros (771 milliards, net des avances et acomptes reçus) » et même si nous avons observé une baisse des délais de paiement entre 2021 et 2022, « la situation apparaît plus incertaine en 2023, car le taux d’entreprises constatant une augmentation de leur délai client moyen (…)  atteint 46 % contre 21 % en 2021 et 38 % en 2022. ». Mais surtout, on lit aussi que le délai de paiement fournisseur moyen des entreprises s’établit à 51 jours et que les paiements au-delà des délais légaux ont entraîné un déficit de trésorerie pour les PME de 15 milliards d’euros.

Le respect des délais de paiement est plus qu’un enjeu de trésorerie, c’est un enjeu national qui touche à la compétitivité de nos entreprises et à la vitalité de notre économie.


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