À l’heure du Cloud, Blockchain et Big Data, l’assurance vit une période charnière en termes d’innovation. En l’espace de deux décennies même l’Intelligence Artificielle sera passée de la fiction à la réalité. Cette abondance de nouvelles technologies marque aussi et surtout une nouvelle ère pour le consommateur. Celle de l’instantané et de l’exhaustif. Les outils, produits et services doivent être simples sans être simplistes ; ludiques sans être enfantins ; personnalisés sans entraver la vie privée. Dernier sujet en date qui défraie la chronique : la voiture autonome et les défis, aussi bien techniques que juridiques, qu’elle emporte dans son sillage.
Voiture autonome : en route vers le changement
Incarnation de la smart city et des nouvelles formes de mobilités, la voiture autonome n’est déjà plus en France de l’ordre de la science-fiction. En juin 2018, la municipalité de Rouen a lancé son projet de Renault Zoé autonomes. Mais si dans la ville française, les déplacements ne totalisent aujourd’hui qu’un parcours de 10 km, aux Etats-Unis, la réalité est déjà tout autre. En effet, fin 2018, Uber a pu reprendre les tests de véhicules autonomes à Pittsburgh. Waymo, filiale d’Alphabet (Google), a lancé, au même moment, un service commercial de transport de personnes sans chauffeur dans la banlieue de Phoenix. Et le 3 avril dernier, l’américain Tesla a annoncé que ses voitures électriques pouvaient désormais rouler en autopilote, sans aucune intervention humaine si ce n’est la surveillance de la route et les mains sur le volant.
Avec autant de changements dans l’industrie automobile, ce n’était qu’une question de temps avant qu’un effet boule de neige ne commence à se faire sentir. Un exemple ? Le secteur de l’assurance automobile. Cette branche de l’industrie a amorcé sa propre révolution, la plupart des assureurs s’éloignant des primes fixes au profit d’une tarification dynamique et de services personnalisés. Cependant, en dépit du fait que des assureurs avant-gardistes comme Le Lynx prennent ce virage en offrant une assurance « pay as you drive » pour les conducteurs à faible kilométrage, la décision de quitter le siège du conducteur une fois pour toutes exigera que les assureurs repensent complètement la façon dont ils évaluent les antécédents de ce dernier.
L’idée de départ de la voiture autonome est d’accroître la sécurité et le confort du passager, ce qui soulève un certain nombre de questions quant à la manière d’assurer ces voitures. Qui doit être responsable en cas d’accident ? Le conducteur qui ne conduit plus ? Le véhicule, et donc le constructeur ? Ou encore le concepteur du logiciel de conduite automatique, si celui-ci diffère du constructeur du véhicule ? Sur ce point, tout est à construire. Et à légiférer. Pour l’heure, les offres d’assurance pour les premiers modèles de véhicules autonomes sont encore rarissimes. A terme, c’est un changement d’état d’esprit qu’il faudra opérer. Les assurances automobiles traditionnelles n’étant, aujourd’hui, pas en mesure d’assurer un véhicule à la pointe de la technologie et de l’innovation, qui évolue sans intervention humaine, et offre des services toujours plus personnalisés à ses usagers.
Personnaliser pour fidéliser
Car c’est bien là que se trouve le véritable défi lié à l’émergence de cette nouvelle mobilité. Des premiers usagers majoritairement citadins, exposés à la Tech et à l’innovation, avertis en matière de d’expérience client, et qui deviennent de plus en plus exigeants. Cette nouvelle typologie de client ne veut plus se contenter d’une assurance classique, elle souhaite un service personnalisé, numérique et intuitif. Dans cette logique, certains secteurs de l’assurance, tels que celui de la santé, se trouvent aujourd’hui disrupté par des nouveaux acteurs qui remettent en cause la manière même de vendre de l’assurance et inspire tout le secteur.
C’est le cas d’ALAN, licorne française du Next40 lancée en 2016, qui révolutionne l’assurance en misant sur l’optimisation du parcours client, avec formulaire d’inscription à remplir en ligne en 5 min, et suggestions de parcours santé. Offrir davantage de facilité et de flexibilité aux utilisateurs tout en leur garantissant une qualité de service optimale doit ainsi devenir le mot d’ordre du secteur. Le but étant de personnaliser l’offre pour mieux fidéliser la clientèle. Ce nouvel état d’esprit inspiré de ces hérauts de l’écosystème start-up doit aujourd’hui infuser toutes les entreprises et toutes les industries.
En fin de compte, l’avènement des technologies de pointe, telles que la voiture autonome, conjugué aux offres de services toujours plus étendus des pionniers de la Tech, enjoignent le secteur les assurances à une refonte totale de leur modèle. Cette nouvelle proposition de valeur, plus rentable, passe par la création d’écosystèmes plus innovants et personnalisés, seuls capables d’assurer la fidélité d’une clientèle exigeante et volatile dans un écosystème en totale mutation.
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