Entre 2014 et 2016, les acquisitions de sociétés technologiques européennes par des acheteurs asiatiques ont plus que doublé, passant de 22 à 49 transactions. Dans le même temps, leur valeur a été multipliée par 30 pour atteindre 50 milliards de dollars ! Une augmentation significative, aujourd’hui portée principalement par la Chine et qui devrait se poursuivre.
Quand la Chine s’éveille à l’investissement
Le montant des investissements asiatiques dans la tech européenne rivalise désormais avec ceux des nord-américains (61 milliards de dollars en 2016). Et si le Japon, acteur historique dominant sur ce marché, a légèrement ralenti ses prises de positions l’an dernier, la récente création du plus gros fonds tech mondial par le Japonais Soft Bank annonce le retour de ce pays sur le devant de la scène.
Mais c’est bien la Chine qui est actuellement la plus active. À elle seule, elle est à l’origine de 7 des 10 plus importantes acquisitions réalisées dans la tech européenne entre 2014 et 2017. Le gouvernement chinois, inquiet de la fuite des capitaux, a d’ailleurs récemment renforcé la réglementation en matière d’investissements dans des sociétés étrangères. Toutefois, les acquisitions high-tech étant considérées comme éminemment stratégiques pour le développement du pays, les transactions, même ralenties, vont se poursuivre.
D’autant que la Chine affiche clairement sa volonté de devenir le leader mondial de la voiture électrique et autonome. Une ambition dont témoigne le rachat l’an dernier de la société finlandaise de logiciels automobiles Rightware par la pékinoise Thundersoft pour 64 millions de dollars.
Réduire les distances pour gagner la confiance
Tout comme les Américains, les acheteurs asiatiques se concentrent principalement sur deux zones : le Royaume-Uni, qui offre une culture (notamment par le biais de la langue anglaise) et un environnement politico-économique favorables, mais aussi les pays scandinaves, très appréciés pour la qualité de leurs entreprises technologiques.
Avec seulement 9 transactions réalisées sur des cibles françaises entre 2014 et 2016, le marché hexagonal se révèle moins attractif pour les investisseurs asiatiques, du fait d’un environnement social et fiscal instable, qui peut apparaître complexe. Toutefois, l’innovation technologique y est soutenue, ce qui laisse présager des opérations intéressantes dans les mois et années à venir.
Pour attirer les investisseurs asiatiques et rompre une méfiance réciproque, les acteurs européens ne doivent pas hésiter à voyager régulièrement en Asie, afin d’y rencontrer les acteurs locaux et de s’imprégner de leur culture. Dans le même esprit, il peut être intéressant de débuter une collaboration sous la forme d’un partenariat technologique ou commercial.
Enfin, qu’il s’agisse pour eux d’acquérir une propriété intellectuelle, de faire de la « cross fertilisation » dans le domaine de la technologie ou de la R&D, d’étendre leur présence sur une chaîne de valeur ou de gagner en expertise, les investisseurs asiatiques privilégient des entreprises qui leur offrent une réelle réciprocité d’intérêt.
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