Une récente étude menée par Deloitte montre que les épargnants français s’intéressent de plus en plus à l’investissement responsable mais ont encore du mal à le matérialiser dans leur portefeuille. Parmi les raisons invoquées, un manque de clarté de la classe d’actifs et surtout une difficulté à en mesurer les effets concrets. Pourtant le changement de demain est certainement entre leurs mains.
C’est un fait, les informations quotidiennes nous confrontent chaque jour à des problématiques environnementales et sociales: réchauffement climatique, gestion des ressources et des déchets, respect de l’égalité hommes-femmes, bien-être au travail etc. Longtemps peu ou pas pris en compte par les analystes financiers lors de leur processus de gestion, force est de constater que ces enjeux peuvent avoir un impact important sur la valeur présente et future des entreprises lorsque celles-ci n’ont pas pris la mesure des risques environnementaux et sociaux (risque de mauvaise image affectant le cours de bourse par exemple), ou au contraire accroître potentiellement leur valeur lorsqu’elles ont saisi les opportunités (gestion énergétique améliorant les marges, meilleure productivité etc).
Ces sujets prennent d’autant plus d’ampleur aux yeux de la nouvelle génération qui veut agir pour changer les choses et donner un sens à tout ce qu’elle entreprend. Cette génération n’est autre que l’épargnant de demain.
L’investissement « à impact », c’est-à-dire dans des titres (actions, dette) en cherchant à en évaluer les effets concrets et mesurables sur l’environnement ou sur la société, et « l’engagement actionnarial » ont jusqu’alors été considérés comme les versions ultimes et les plus abouties de l’investissement responsable. Ces « stratégies deviennent peu à peu un « must-have » pour des investisseurs soucieux d’investir en cohérence avec leurs propres valeurs et de pouvoir évaluer la façon avec laquelle chaque euro investi a permis de changer les choses.
Plus que jamais, bien intégrées dans un portefeuille diversifié, elles permettent également d’investir sur les « méga-tendances » (gestion des ressources et de la biodiversité, urbanisation, accès à l’éducation et à la santé, mais aussi digitalisation de l’économie, besoin de sécurité), ces thématiques d’investissement à horizon 10-20-30 ans qui permettent de regarder plus loin qu’une simple gestion tactique à 3 mois ou stratégique à 1 an. Et ainsi se soustraire à la nervosité des marchés, les problématiques de gestion de taux des banques centrales et autres sujets brulants provoquant les niveaux de volatilité connus récemment au 4èmetrimestre 2018.
La finance responsable peut devenir un catalyseur de l’action politique, dans une période où les électeurs exigent plus que jamais de leurs représentants des actions concrètes face aux grands enjeux. La banque privée, et la banque en général, sont un rouage important permettant de transformer les intentions en actes. Via les produits et services qu’elles proposent, elles permettront, en tant que relais entre les sociétés de gestion et les investisseurs, de faire pression sur les entreprises pour que chaque investissement s’aligne sur l’un ou plusieurs des Objectifs de Développement Durable de l’ONU, ces 17 enjeux majeurs auxquels le monde va avoir à faire face dans les prochaines décennies. Epargnants, plus que jamais, le pouvoir est dans vos mains!
Par David Zylberberg, Spécialiste solutions d’investissement chez UBS Wealth Management
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