Le commissaire européen chargé des Affaires économiques, Pierre Moscovici, a affirmé ce matin « qu’il n’y aurait pas de crise bancaire italienne », et par effet de contagion, de crise bancaire à l’échelle européenne alors que la banque italienne Monte Dei Paschi pourrait bénéficier du soutien de Rome pour se renflouer après que la BCE a opposé une fin de non-recevoir à sa demande de délai pour mettre à exécution son plan de sauvetage.
« Nous suivons très attentivement cette situation, je vous le dis ici : iI n’y a pas, il n’y aura pas de crise bancaire italienne ni de crise financière européenne à partir de l’Italie ». Ces propos fermes et sans ambiguïté, tenus par le Commissaire européen en charge des Affaires économiques et ancien ministre des Finances français, Pierre Moscovici semblent donc écarter le spectre d’une crise bancaire italienne. Néanmoins, qu’en est-il dans les faits ?
La troisième banque du pays, Monte dei Paschi, a vécu un week-end des plus délicats (réunissant son conseil d’administration en urgence), après que la BCE se soit opposée à lui accorder un délai supplémentaire, de trois semaines jusqu’au 20 janvier, pour tenter de mettre à exécution son plan de sauvetage devant lui permettre de lever 5 milliards d’euros auprès d’investisseurs privés. Une somme nécessaire à sa survie.
L’Etat italien à la rescousse
Une « fin de non-recevoir » confirmée par Ewald Nowotny, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, qui a indiqué ce lundi « qu’il ne serait pas judicieux de retarder les choses trop longtemps ». Pour rappel, le bulletin de santé des établissements bancaires transalpins est alarmant, puisqu’en effet, les 14 grandes banques italiennes détiennent, à elles seules, plus du tiers des 990 milliards d’euros de créances douteuses de la zone euro soit l’équivalent de 360 milliards d’euros. Si elles ont, d’ores et déjà, provisionné leurs créances douteuses, leur ratio de couverture – à 44,6% comme l’évoque Reuters- est bien plus élevé qu’au Portugal ou à Chypre, deux autres pays particulièrement exposés.
Mais Monte dei Paschi pourrait voir son salut venir…de l’Etat italien qui serait prêt, selon certaines informations, à lui venir en aide au cas où la banque ne parviendrait pas à lever ces fameux 5 milliards. « Au ministère de l’Economie, on est confiant au sujet de la réussite de cet appel au marché. Si l’opération échouait, l’Etat lancerait une recapitalisation préventive », évoque une source au Trésor italien citée par Reuters. Et d’ajouter. « L’existence de la banque et l’épargne de ses clients seront préservées quelles que soient les circonstances. ».
Les investisseurs soufflent
Une perspective qui a rassuré les investisseurs, le titre Monte dei Paschi progressant de 7,10% à mi-séance ce lundi galvanisé par la perspective d’un « coup de pouce » de l’Etat italien en cas de difficulté à lever ces 5 milliards d’euros. Le compartiment bancaire italien dans son ensemble, rasséréné par la bonne tenue de l’action de la troisième banque du pays, progresse également de 1,4% à la mi-journée. Toutefois, ce rebond intervient largement trop tard pour un titre qui a perdu près de 83% depuis le 1er janvier et qui va donc boucler sa dixième année de baisse consécutive.
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