Depuis le 11 mai 2020 (et plus massivement en juin), l’hôtellerie reprend son activité en France et en Europe après avoir été en première ligne des impacts économiques de la crise sanitaire. Tous les acteurs du secteur étaient dans les starting-blocks depuis deux mois et ont redoublé d’énergie, de force d’innovation et de solidarité pour préparer une reprise optimale, démontrant dans les faits une conviction : la résilience de l’hôtellerie et de son écosystème malgré le choc économique de cette crise sanitaire inédite.
Il pourrait y avoir un effet d’accalmie au niveau des multiples des valeurs d’entreprise qui dépendront du niveau des RevPar des prochains mois mais peu de structures devraient s’effondrer. Celles qui disparaîtront étaient déjà en difficulté avant la crise. En effet, l’hôtellerie est et était globalement un secteur en très bonne santé financière avant la crise, un secteur à fortes marges et « cash rich », malgré le mouvement des Gilets Jaunes ou encore la grève. Certaines entreprises vont probablement traverser des situations compliquées, mais l’essentiel des acteurs du secteur ne sera pas menacé grâce à leur santé financière d’avant crise. Sans résurgence, un retour à la normale entre 2021 et 2022 est ainsi attendu par tous les experts.
La reprise sera différente pour l’hôtellerie d’affaires, notamment économique et milieu de gamme, qui accueille à 80 % une clientèle domestique de commerciaux dont l’activité nécessite de se déplacer, et les hôtels touristiques ou haut de gamme dont la clientèle est internationale. Les clients étrangers attendront en effet que la situation soit véritablement stabilisée avant de revenir alors que l’hôtellerie d’affaires, avec une clientèle essentiellement domestique, devrait connaître un retour à la normale plus rapidement, dès lors que les déplacements et les événements professionnels seront peu à peu reprogrammés.
L’hôtellerie d’affaires économique et milieu de gamme accueille une clientèle qui voyage pour le travail — représentants de commerce, ouvriers en déplacement, etc. — et qui a en ce sens un besoin fonctionnel d’hébergement. Un emplacement premium (Core plus) garantit par ailleurs à moyen terme le retour des flux de voyageurs, même s’il faudra sans doute attendre jusqu’en septembre prochain pour retrouver l’activité d’avant crise.
Les fondamentaux étaient et restent ainsi aujourd’hui importants. Lorsque l’on investit à la fois dans les murs et dans le fonds de commerce, l’investissement est d’autant plus résilient et votre actif d’autant plus tangible. Les actifs murs et fonds ont relativement bien passé les crises car ils disposent de valeurs intrinsèques très fortes et n’ont pas eu à subir la charge des loyers ou l’attente de la perception d’un loyer. Nous sommes ensuite dans un contexte, notamment en Europe, où la demande d’hébergement est plus importante que l’offre. Cela signifie des taux d’occupations qui sont et seront structurellement importants dès le progressif retour à la normale.
Que ce soit à court ou à moyen terme, l’hôtellerie d’affaires est ainsi un secteur d’activité résilient. Il s’agit d’un marché mature favorisant une gestion sur le long terme. Le segment de l’hôtellerie d’affaires économique et milieu de gamme, peu dépendante de la clientèle touristique et internationale, devrait retrouver son niveau d’activité d’avant crise à horizon 2021. Nous manquons d’exemples comparables mais si j’en juge par ce qui se passe actuellement en Chine — 60 % d’occupation dans l’hôtellerie d’affaires quelques semaines après son déconfinement, contre 10 % à 20 % pour l’hôtellerie de loisirs — nous devrions rapidement retrouver de beaux seuils de rentabilité.
Les crises ouvrent, par ailleurs, des périodes de flottement, qui sont toujours sources d’opportunités. Sur le segment de l’hôtellerie d’affaires en Europe, de telles fenêtres de tir seront, de mon point de vue, à la fois rares et courtes dans le temps.
Lorsque l’envie de soutenir ce secteur, ambassadeur du merveilleux savoir-faire de l’hospitalité, rejoint des perspectives économiques positives, il n’y a pas à hésiter : investissons dans l’hôtellerie d’affaires, sa résilience, sa création d’emplois et ses opportunités !
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