Hermès a fait état d’une publication supérieure aux attentes grâce notamment à la bonne tenue de ses divisions « soie » et « parfums », confirmant l’éclatante santé du luxe hexagonal.
Jamais deux sans trois. Après LVMH et Kering qui ont tous deux survolé les débats au troisième trimestre, la publication du troisième fleuron du luxe à la française était particulièrement attendue. Dans la droite ligne de ses illustres devanciers, Hermès a surpassé les attentes du marché, facturant un chiffre d’affaires de 1,34 milliard d’euros au troisième trimestre, soit une progression de 11,3% (à taux de changes constants) loin des 8,5% attendus sur la période. Une performance résolument solide imputable, une fois n’est pas coutume, à la division Soie & Textiles, troisième « foyer » de profits du groupe où les ventes ont décollé de 16,8%. Comme lors de chaque publication, l’état-major a réitéré le fait que la performance opérationnelle du premier semestre ne pouvait être extrapolée à l’ensemble de l’année.
Le pôle « Parfums » est également à loger à la même enseigne, voyant son chiffre d’affaires grimper de 23,1%, galvanisé par le succès de « Twilly » lancé au mois de septembre dernier. La « valeur sûre » du sellier, en l’occurrence la division maroquinerie, poursuit sa marche en avant (+9,3%) même si elle « souffre » d’une base de comparaison particulièrement élevée, à 16,3% l’an passé à pareille époque, portée par le succès de ses sacs iconiques mais également d’autres modèles plus récents comme l’Halzan, le Verrou ou encore le Constance.
Régularité récompensée
De constance il en est justement question lorsqu’il s’agit de passer au crible les performances d’Hermès dans le temps, le sellier brillant par sa régularité. « Hermès est le plus stable du secteur du luxe, qui résiste le mieux en période de crise. Mais quand l’humeur se focalise sur la nouveauté et la mode, il peut sous-performer ses pairs », selon l’intermédiaire Kepler Cheuvreux, cité par Reuters. Une « réussite dans le temps » en dépit des vents contraires qui ont notamment permis au groupe géré par Axel Dumas d’éviter le fameux « trou d’air » en Chine, à la différence de LVMH ou de Kering mais qui ont su rebondir avec une certaine maestria. Avec une mention spéciale pour le groupe de François Pinault qui a vu ses ventes s’envoler de 32% au sein de l’Empire du Milieu, grâce encore et toujours à Gucci.
« Hermès y a maintenu une croissance régulière de 10% ses dernières années », a confirmé Axel Dumas. Dans le détail, le sellier peut (encore) se targuer d’une croissance à deux chiffres en Chine continentale et les ventes reprennent du poil de la bête à Hong Kong, territoire faisant pourtant office d’épouvantail du secteur ces dernières années. Ce qui ne devrait pas empêcher le fabricant des célèbres « carrés » de soie d’ouvrir prochainement un « flagship » sur place. Signe de l’attractivité intacte de la marque. Sur l’ensemble de la région Asie-Pacifique (hors Japon), la croissance d’Hermès ne faiblit pas, atteignant 12,4% sur la période, toujours en faisant face à une base de comparaison résolument élevée (14,2% l’an passé).
Au petit trot en Bourse
En Bourse, le titre avance au petit trop, grappillant 0,55% à 444,55 euros, suffisant néanmoins pour surperformer un SBF120 en pleine léthargie, ce dernier reculant de 0,19% en milieu d’après-midi. En outre, ses multiples de valorisation demeurent les plus élevés du secteur, à 36,72 fois les résultats estimés pour 2018, contre 23,9 fois pour LVMH et 22,3 pour Kering, signe que le sellier fait partie, au même titre que ses deux illustres rivaux, du « haut du panier » du luxe à la française. Comme rappelé par Reuters, sa rentabilité a atteint un record à 34,3% sur les six premiers mois de l’année grâce à un impact positif d’environ 1,0 point provenant de ses couvertures de change. En tout cas, le « trident » achève bien l’année civile. Rendez-vous est pris pour 2018.
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