Le président élu des Etats-Unis a fait brièvement chuter le cours de bourse du titre Boeing, en pestant sur Twitter, contre le coût « exorbitant », à ses yeux, du renouvellement d’une partie de la flotte présidentielle.
« Les prix sont hors de contrôle, annulez la commande ! ». S’il vient d’être élu 45e président des Etats-Unis, l’ancien magnat de l’immobilier n’a visiblement aucune intention de se départir de son étiquette de « twitto compulsif ». Donald Trump a, en effet, une fois de plus fait parler de lui sur le réseau social, au grand dam de Boeing. Visiblement contrarié par les coûts engendrés pour le renouvellement deux appareils « Air Force One » de la flotte présidentielle, le futur locataire de la Maison blanche, fidèle à sa communication tous azimuts sur le site de microblogging, a du même coup fait vaciller l’action Boeing en Bourse. Si le titre s’est ensuite repris, cela en dit long sur la « puissance de feu » de Donald Trump sur Twitter.
Boeing is building a brand new 747 Air Force One for future presidents, but costs are out of control, more than $4 billion. Cancel order!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 6 décembre 2016
Pour rappel, l’armée de l’air utilise pour l’instant deux B747-200 modifiés pour les déplacements du président, des avions qui approchent de la fin de leur durée d’exploitation fixée à 30 ans et qui date donc de l’ère Ronald Reagan. Une stratégie de la « terre brulée » à laquelle n’a pas réagi directement Boeing, l’avionneur ne voulant sans doute pas alimenter la controverse et s’exposer à une réplique cinglante de l’ex-homme d’affaires.
Etouffer la polémique
Toutefois, le groupe précise ne pas avoir « pour l’heure » entamé le programme de remplacement des deux appareils qui doivent entrer en service d’ici l’exercice fiscal 2024. Et d’ajouter, cité par Reuters « Nous sommes actuellement sous contrat pour 170 millions de dollars pour aider à déterminer les capacités de ces avions militaires complexes qui répondent aux exigences uniques du président des Etats-Unis ».
En outre, l’un des porte-parole de la Maison s’est échiné à étouffer la polémique, déclarant sobrement que « certains des chiffres qui ont été avancés ne reflètent pas la nature de l’accord financier conclu entre Boeing et le département de la Défense ». Selon des documents comptables, le coût du programme est évalué à 2,87 milliards de dollars sur une période allant des années fiscales 2015 à 2021.
Trump’s tweet cost Boeing shareholders more than $550 million: https://t.co/RlpWodamMY pic.twitter.com/lrtYPrMpzi
— MarketWatch (@MarketWatch) 6 décembre 2016
Boeing tente de calmer le jeu
Le directeur de l’avionneur, Denis Muilenberg, s’est également entretenu avec le prochain locataire de la Maison blanche, après le tweet rageur de celui-ci. Des discussions qualifiées, selon plusieurs sources citées par Reuters, de « constructives ». Le dirigeant de la société a également indiqué au président élu que le coût de l’avion pourrait être abaissé si l’U.S. Air Force « modifiait ses exigences » et que le problème pourrait sans doute être résolu « sans heurt ».
Une stratégie de l’apaisement visiblement étrangère à Donald Trump qui pourrait de nouveau sortir de ses gonds, sur Twitter, à la prochaine contrariété. Le monde économique, peu rompu à ce genre de communication, va devoir apprendre à composer avec la « furia Trump » sur les réseaux sociaux.
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