L’or, symbole universel de richesse et de sécurité, joue un rôle essentiel dans les stratégies d’investissement, notamment en période de turbulences économiques. Depuis des décennies, sa relation avec le dollar américain et les politiques économiques des États-Unis constitue un baromètre des marchés financiers mondiaux. Sous la présidence de Donald Trump, cette dynamique s’est intensifiée : d’un côté, un dollar oscillant au gré des promesses économiques et des tensions géopolitiques ; de l’autre, un métal précieux retrouvant son éclat face à l’incertitude croissante.
En novembre 2024, l’or atteint 2 440 € l’once (environ 2 600 $) et continue d’être plébiscité par les investisseurs. Ce succès découle de mécanismes complexes liant instabilité politique, incertitudes économiques et stratégies globales. Comment l’instabilité politique et économique nourrit-elle l’ascension de l’or ? Décryptons cette question à travers les bouleversements récents.
L’or face à la présidence Trump : une valeur refuge en action
L’élection de Donald Trump en 2016 a immédiatement bouleversé les équilibres économiques mondiaux. Sur le papier, sa stratégie économique ambitieuse, baptisée « Trumponomics », promettait de dynamiser la croissance américaine via d’importantes baisses d’impôts et un plan d’investissements dans les infrastructures. Cette vision a d’abord séduit les investisseurs : le dollar américain s’est renforcé, atteignant des sommets en 2017, tandis que l’or, souvent délaissé en période de confiance économique, chutait sous les 1 200 $ l’once.
Cependant, les limites de cette politique sont rapidement apparues. La mise en œuvre des réformes fiscales et des projets d’infrastructure a été freinée par des blocages législatifs et administratifs. Les conséquences économiques ont suscité de vives inquiétudes : explosion des déficits publics, craintes inflationnistes, et perte de compétitivité internationale. Ces facteurs, associés aux décisions géopolitiques de Trump – guerre commerciale avec la Chine, retrait des accords climatiques, et tensions accrues avec l’Iran – ont amplifié l’instabilité mondiale.
Face à ces incertitudes, les investisseurs ont cherché refuge dans l’or, qui a renoué avec une dynamique haussière dès 2018, franchissant le seuil des 1 300 $ l’once. Cette reprise s’est intensifiée avec la montée des tensions commerciales sino-américaines en 2019. Ce conflit, marqué par des sanctions douanières réciproques et des discours belliqueux, a exacerbé les craintes d’un ralentissement économique global.
L’attrait pour l’or dépasse toutefois les simples réponses conjoncturelles. Contrairement au dollar, tributaire des décisions politiques américaines, l’or est universel et indépendant. Son rôle dépasse la couverture contre l’incertitude : il agit comme un actif structurellement stable, échappant aux manipulations monétaires.
La paire XAU/USD sous influence : de l’effet Trump à la résilience des marchés
La relation entre le dollar américain et l’or repose sur un principe simple mais puissant : leur corrélation inversée. Lorsque le dollar se renforce, les investisseurs étrangers doivent payer davantage pour acquérir de l’or, ce qui freine la demande. À l’inverse, un dollar affaibli stimule l’attrait pour le métal jaune. Sous la présidence Trump, cette mécanique a pris une ampleur inédite, exacerbée par les oscillations politiques et les décisions économiques imprévisibles.
En 2017, la force du dollar était portée par des attentes optimistes autour d’une Réserve fédérale prête à relever ses taux d’intérêt. Mais dès 2018, les tensions commerciales, les déficits budgétaires records, et les baisses de rendement obligataire ont affaibli le billet vert. L’or, en revanche, a bénéficié d’un double soutien : d’un côté, la demande des investisseurs cherchant une couverture contre l’incertitude ; de l’autre, les achats stratégiques des banques centrales, notamment en Asie et en Europe de l’Est.
En 2024, avec un cours atteignant 2 600 $ l’once, l’or reste au cœur des stratégies d’investissement. Selon les prévisions, cette tendance haussière pourrait se poursuivre. Goldman Sachs anticipe un cours atteignant 3 000 $ d’ici fin 2025, tandis qu’UBS évoque un seuil légèrement inférieur, à 2 900 $. Ces estimations s’appuient sur plusieurs facteurs : des taux d’intérêt réels négatifs, une demande institutionnelle croissante, et des tensions géopolitiques persistantes.
Un autre facteur clé pour l’avenir de l’or réside dans la transition énergétique mondiale. Les métaux rares, y compris l’or, jouent un rôle dans certaines technologies avancées. Bien que leur impact soit indirect, il contribue à soutenir la demande à long terme.
La paire XAU/USD illustre donc une dynamique complexe : si le dollar reste une devise refuge en temps de crise, il ne peut égaler la stabilité intemporelle de l’or. À une époque où les monnaies sont exposées aux fluctuations monétaires et budgétaires, l’or s’affirme comme un étalon alternatif, essentiel à la gestion des risques.
L’or, pilier stratégique dans un monde incertain
La présidence Trump a marqué une période de bouleversements économiques et géopolitiques sans précédent, mais elle a aussi offert une démonstration éclatante de la résilience de l’or face aux crises. Plus qu’un simple actif refuge, l’or s’est affirmé comme un indicateur des failles systémiques de l’économie mondiale. Il agit comme une constante dans un système financier dominé par des incertitudes politiques et des politiques monétaires expansionnistes.
En 2024, alors que l’économie mondiale continue de naviguer dans un environnement marqué par des tensions géopolitiques et des pressions inflationnistes, l’or conserve une place centrale dans les portefeuilles des investisseurs avertis. Il ne s’agit plus simplement d’un actif de protection, mais d’un pilier stratégique, capable de compenser les déséquilibres et de stabiliser les portefeuilles.
L’histoire récente nous enseigne une vérité fondamentale : dans un monde où les marchés sont de plus en plus volatils, l’or reste la boussole des investisseurs. En tant qu’actif universel, il guide les stratégies et transcende les cycles économiques. À long terme, il confirme son rôle de pilier de stabilité, essentiel dans toute allocation d’actifs moderne.
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