« Les obligations vertes se sont imposées comme des instruments financiers essentiels pour soutenir des projets à impact environnemental positif. Ce marché, évalué à près de 1400 milliards de dollars, attire un nombre croissant d’investisseurs grâce à sa transparence et ses rendements comparables aux obligations conventionnelles. »
La finance verte est en train de transformer les marchés financiers mondiaux, poussant les investisseurs à adopter des pratiques plus durables et responsables. En 2024, cette révolution prend de l’ampleur, alimentée par des changements réglementaires significatifs et des engagements accrus des institutions financières. Ces évolutions montrent un véritable tournant dans la manière dont les capitaux sont alloués et gérés, avec un accent fort sur la durabilité et l’impact positif.
Cadre réglementaire et standards européens
L’Europe est à l’avant-garde de cette transformation avec des initiatives réglementaires robustes. La directive sur le devoir de vigilance (CS3D), qui impose aux entreprises de grande taille de respecter les droits humains et environnementaux tout au long de leur chaîne de valeur, est sur le point d’être adoptée. Pascal Canfin, directeur général du WWF France, a souligné l’importance de cette réglementation : « Le rapport que nous présentons aujourd’hui est la feuille de route la plus ambitieuse jamais réalisée sur la question de la finance verte. Nous nous en réjouissons ! ».
La Taxonomie Européenne, désormais en vigueur, exige des institutions financières qu’elles divulguent leur alignement avec les objectifs climatiques de l’Union Européenne. Cette transparence accrue vise à orienter les flux de capitaux vers des projets véritablement durables et à éliminer le greenwashing. Selon le High-Level Expert Group (HLEG), ces normes sont essentielles pour « rendre explicite le scénario climatique aujourd’hui caché dans chacun des indices utilisés par les produits financiers ».
Les obligations vertes se sont imposées comme des instruments financiers essentiels pour soutenir des projets à impact environnemental positif. Ce marché, évalué à près de 1400 milliards de dollars, attire un nombre croissant d’investisseurs grâce à sa transparence et ses rendements comparables aux obligations conventionnelles. En octobre 2023, le Parlement européen a adopté des normes pour uniformiser les critères des obligations vertes européennes (EuGB).
Impact sur les marchés financiers et rôle des institutions
Les banques centrales jouent un rôle crucial dans la promotion de la finance verte. Elles surveillent les risques financiers associés à la transition écologique et imposent des réglementations pour les investissements verts. Elles promeuvent également la transparence et la divulgation des informations sur les éco-investissements. Le High-Level Expert Group (HLEG) note que « La stabilité financière est un élément clé de l’implication des banques centrales dans la finance verte ».
L’impact de la finance verte sur les marchés financiers est profond et croissant. Les investissements dans des fonds verts et des obligations vertes attirent des capitaux importants, stimulant la demande pour des projets durables. Le marché des obligations vertes, avec ses 1400 milliards de dollars, offre des rendements compétitifs et une transparence accrue, ce qui les rend attractifs pour les investisseurs.
La Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD), en vigueur depuis le 1er janvier 2024, oblige les entreprises à collecter des données ESG et à réaliser des analyses de matérialité, renforçant ainsi le cadre de la finance durable en Europe. Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre et envoyé spécial de l’ONU pour l’action climatique et les finances, a déclaré : « La finance verte n’est pas seulement une opportunité, mais une nécessité pour garantir un avenir durable et prospère ».
À l’échelle mondiale, des organisations comme l’ONU, la Banque Mondiale, l’OCDE et le FMI travaillent en étroite collaboration avec les gouvernements et les institutions financières pour promouvoir les investissements durables. Ces initiatives sont complétées par des efforts nationaux, où gouvernements, entreprises et investisseurs jouent un rôle crucial dans la transition vers une économie verte. Fanny Picard met en garde : « Si les consommateurs ne préfèrent pas les produits et services responsables, les entreprises ne feront pas évoluer leur offre en ce sens, y compris les gestionnaires d’actifs pour proposer des produits financiers réellement responsables ».
La finance verte est devenue une force incontournable redéfinissant les marchés financiers mondiaux. Les réglementations renforcées, les engagements accrus des institutions financières, et l’émergence de nouveaux outils d’investissement comme les obligations vertes témoignent de cette transformation profonde. À mesure que nous avançons vers une économie plus durable, il est essentiel de maintenir un cadre réglementaire rigoureux et de promouvoir la transparence pour garantir des investissements efficaces et responsables.
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