Chaque année, Epsor publie son étude annuelle sur les fonds d’investissement responsables en France. Pour sa 5ᵉ édition, qui intervient un an après la mise en place du référentiel V3 du label ISR (investissement socialement responsable), la fintech analyse des enjeux majeurs comme le financement des énergies fossiles, l’action climatique ou encore l’empreinte carbone des fonds d’investissement.
Dans l’objectif d’assurer la crédibilité de l’investissement socialement responsable auprès du grand public, le label ISR, créé en 2016, s’est redéfini pour devenir plus exigeant. Chaque année, l’étude Epsor analyse plus de 800 fonds français, dont 200 fonds labellisés ISR, pour décrypter les grandes tendances de l’investissement et leur impact réel sur la transition écologique. Cette fois, les résultats de l’étude sont à l’avantage des fonds labellisés ISR, qui s’alignent enfin avec la promesse de départ du label ISR qui est de promouvoir des placements réellement durables et responsables.
Des placements plus responsables en 2024
Les fonds labellisés ISR atteignent un record en termes de score d’impact et signent une note moyenne de 68,2/100, soit la meilleure depuis le lancement de l’étude Epsor avec 6 points gagnés en un an. C’est un écart historique avec les fonds non labellisés (+8,9 points). En un an, les fonds ISR ont drastiquement réduit leur empreinte carbone, à hauteur de 10 %, passant de 705 à 629 tonnes de CO₂ équivalent par million d’euros investis. Un phénomène qui traduit une meilleure intégration des objectifs climatiques de l’Accord de Paris.
En revanche, c’est une dégringolade pour TotalEnergies, qui signe un recul spectaculaire de la 5ᵉ place des entreprises les plus présentes dans les fonds ISR en 2023 à la 1346ᵉ place. Fin 2023, l’entreprise était présente dans 20 % des fonds ISR.
Depuis le 1er janvier 2025, l’ensemble des fonds disposant de la distinction ISR ne peuvent plus détenir de titres d’entreprises qui exploitent du charbon ou des hydrocarbures non conventionnels ou qui lancent de nouveaux projets d’exploration, d’exploitation ou de raffinage d’hydrocarbures. Ces règles plus contraignantes ont provoqué un tollé pour TotalEnergies.
Un désengagement des énergies fossiles
Début 2024, 49 % des fonds ISR détenaient encore au moins une entreprise du secteur des énergies fossiles non conventionnelles. Fin 2024, ils ne sont plus que 14 %. Leur exposition moyenne a été divisée par 4,4 en un an, passant de 2,97 % à 0,67 % du portefeuille total. Le nouveau référentiel du label ISR fixe un seuil maximal de 5 % de production d’hydrocarbures non conventionnels, et tant que ces entreprises restent sous ce seuil, elles ne sont pas exclues du label.
En ce qui concerne les fonds non labellisés, ils sont 57 % à être exposés à une entreprise du secteur des énergies fossiles non conventionnelles (contre 61 % début 2024, soit un chiffre plutôt stable).
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