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Faut-il vraiment vendre quand ça tangue en Bourse ?

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Faut-il vraiment vendre quand ça tangue en Bourse ?

Quand les marchés vacillent, les nerfs des investisseurs sont mis à rude épreuve. Le président Donald Trump a récemment propulsé Wall Street dans une montagne russe émotionnelle : chute brutale suivie d’un rebond spectaculaire. Résultat ? Panique, incertitude… et grande question existentielle : faut-il vendre ou attendre des jours meilleurs ?

Une contribution de Michał Stajniak, Directeur Adjoint de la Recherche chez XTB Pologne

 

Rester ou sortir : une décision (presque) personnelle

 


Avant même de penser à vendre, il faut revenir aux fondamentaux : pourquoi avez-vous acheté ces actions ? Et surtout, dans quelles conditions aviez-vous prévu de les revendre ? Si ces conditions ne sont pas réunies, alors la réponse est peut-être déjà là.

Cela dit, certains événements peuvent bouleverser durablement les perspectives d’une entreprise ou d’un secteur. Dans ce cas, une réévaluation s’impose. Mais liquider tout son portefeuille dans un moment d’incertitude ? Peu d’investisseurs chevronnés s’y risqueraient. Même Warren Buffett garde le cap quand ça secoue.

 

Ce que dit l’histoire

 

Une baisse de plus de 20 % sur un indice comme le S&P 500 est souvent considérée comme le signe d’un marché baissier. Pourtant, dans la plupart des cas, les pertes de ce type sont absorbées en 5 à 10 ans. Parfois même beaucoup plus rapidement. Sur 35 ans, le rendement annuel moyen du S&P 500 tourne entre 6 et 10 %. C’est bien mieux qu’un compte épargne.

Prenons un exemple : un investissement de 1 000 $ en 2015 sur un ETF répliquant le S&P 500 vaudrait aujourd’hui environ 2 620 $. Et ce, sans même compter les dividendes !

 

Rebondir, oui… mais quand ?

 

Les corrections boursières durent en moyenne 70 à 75 jours. Si la correction est terminée, celle que l’on vient de vivre n’aura duré que 48 jours. L’une des plus courtes, juste après celle liée au Covid. Faut-il y voir un signe ? Peut-être. D’autant que plusieurs indicateurs montrent que les marchés sont probablement survendus.

Par exemple, l’indice VIX, surnommé « l’indice de la peur », a récemment explosé à des niveaux historiquement associés à des périodes de ventes excessives. Même son de cloche du côté du ratio put/call (utilisé pour jauger le pessimisme des investisseurs) ou du nombre d’actions tombées sous leur moyenne mobile à 200 jours.

Ces signaux, souvent interprétés comme « contrariens », peuvent indiquer que le point bas est proche.

 

Les actions sont-elles devenues bon marché ?

 

Pas vraiment. Pas encore. Certes, le ratio cours/bénéfice du S&P 500 a baissé, passant de 28 à 23. C’est plus raisonnable, mais toujours au-dessus de la moyenne historique. Même chose pour les bénéfices prévisionnels. En clair, les actions ne sont plus chères, mais elles ne sont pas encore bradées.

Les marchés n’aiment pas l’incertitude, et ces derniers mois ont été un cocktail explosif d’angoisses politiques, économiques et géopolitiques. Pourtant, l’histoire montre que les marchés ont une capacité étonnante à se relever. À condition d’avoir de la patience… et un plan.

 

Alors faut-il vendre ? Pas forcément. L’important, c’est de savoir où vous allez. Et de ne pas oublier cette vieille maxime de Warren Buffett : « Soyez craintifs quand les autres sont avides, et avides quand les autres sont craintifs. »

 


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