Le Brésil a été secoué la semaine dernière par un scandale politique touchant son président M.Temer. Les marchés ont très fortement reculé. Faut-il profiter de cette baisse pour initier ou renforcer des positions sur le Brésil ou plus généralement sur les pays émergents ?
Non. Nous considérons qu’il faut laisser le marché « respirer » encore un peu et attendre d’y voir plus clair sur la question politique.
Le scandale politique qui a touché le Brésil la semaine passée a sérieusement douché les investisseurs après un début d’année en fanfare. Les actions ont reculé sévèrement, les cotations ont même été stoppées pendant quelques minutes devant l’afflux des ordres de ventes. La devise Brésilienne a également été massacrée jeudi et par contagion, bien que les situations n’aient rien à voir, le Rand Sud-Africain et le Peso Mexicain ont été sous grande pression. Tout ceci a d’ailleurs conduit la Banque Centrale du Mexique à monter ses taux pour protéger sa devise. Cette cascade d’événements soulignent par ailleurs à quelle rapidité les sentiments des investisseurs peuvent se retourner sur les marchés émergents.
Ce phénomène finalement assez classique de contagion au sein des actifs dits émergents a été amplifié car le marché américain était lui aussi sous pression la semaine dernière à cause des affaires autour de D. Trump. Les investisseurs ont logiquement réduit globalement leur exposition au risque…et bien souvent commencent ces réductions par ce qui est le plus risqué, le moins liquide et qui a le mieux « performé » récemment. Les actifs émergents étaient de bons candidats pour des prises de profits. Le scandale politique au Brésil a mis de l’huile sur le feu… et a rappelé à tous que l’investissement en actifs émergents doit absolument intégrer une prise en compte du risque politique spécifique à chacun de ces pays.
Par ailleurs, un problème n’arrivant jamais seul, les américains ont rappelé qu’ils allaient revoir les traités commerciaux avec le Mexique et le Canada. Ceci a aussi pesé sur la devise Mexicaine et induit plus généralement un doute sur l’activité de l’ensemble de la zone.
Le doute a donc progressé au sein des investisseurs pour rappeler qu’après la forte hausse consécutive à l’élection de D. Trump des prises de bénéfices sont saines sur ces marchés structurellement plus risqués que les marchés Européens ou Américains. Dans ces moments de doutes sur les marchés émergents, nous voyons même ressurgir des interrogations sur le poids de la dette en Chine, doutes qui étaient largement absents des débats ces dernières semaines.
Il nous semble donc préférable d’attendre avant de se repositionner sur les marchés émergents. Si une consolidation des marchés doit intervenir ces prochaines semaines, il nous semble préférable de revenir ou renforcer plutôt les actions européennes avant d’aller investir en Amérique Latine ou en Asie.
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