Quelles sont les raisons de la fluctuation des actions ? Les actions montent lorsque que les compagnies augmentent leur profit et l’estimation de leur croissance chaque trimestre. Zoom sur le cas d’Apple.
Une approche plus traditionnelle – la croissance raisonnable – suggère l’achat d’actions quand leur ratio cours/bénéfices est moins élevé que leur bénéfices à long terme. Bien que cette stratégie ait été productive pendant des années, d’après l’institut CFA, une étude récente de Bank of America a trouvé que les portfolios basés sur la croissance ont surpassé ceux basés sur la valeur au cours des cinq dernières années.
On peut aussi dire que les prix fluctuent parce que le neuf suit le vieux. Plus précisément, parce que les troupeaux d’investisseurs suivent les grands gourous – tels que Warren Buffet – qui envoient des quantités énormes de capitaux à l’entrée ou à la sortie des flots d’actions. Malheureusement, il semblerait que cette milliseconde d’entrée et de sortie d’actions échappe aux ordinateurs qui analysent le marché.
De même lorsqu’on pense aux actions d’Apple – qui ont connu un pic de croissance de 86 % en 2019. Pourquoi ces actions ont-elles connu un tel essor ? Le quota de croissance à atteindre a été placé très bas et a été surpassé. Qui plus est, les investisseurs étaient parvenus à la conclusion que le meilleur restait à venir. Du moins jusqu’à ce que les prix chutent et passent la barre des 59 % ou que les prévisions de croissance des bénéfices n’augmentent. Je pense que la cote va donner une chance à ses investisseurs d’augmenter leur profit grâce aux autres acheteurs, plutôt que d’offrir l’opportunité d’acheter une croissance à un prix raisonnable.
Pourquoi Apple n’est pas une entreprise rentable en bourse ?
Apple ne cesse de réduire ses bénéfices du fait d’une chute des ventes d’iPhone (9 % l’an dernier). Le 30 octobre, Apple a publié un rapport mentionnant une baisse de profit pendant quatre trimestres consécutifs – dont 3,1 % pour le quatrième trimestre à lui tout seul, d’après le New York Times – alors que les revenus pour le trimestre étaient de 1,8 % pour 64 milliards de $.
Malgré tout, Apple dépasse toujours ses prévisions et surpasse ses limitations pendant le trimestre de fin d’année et s’assure que la mauvaise nouvelle à propos de ses ventes en Chine – qui sont tombées de plus de 20 % lors des neuf derniers mois – soit moins dramatique qu’une chute de 2,4 % durant la période de septembre à la fin d’année. Apple a aussi prévu que le revenu du trimestre de fin d’année atteindrait entre 85,5 et 89,5 milliards de $ – ce qui représente 4 % de plus que l’année précédente à 84,3 milliards.
Le génie du marketing Apple de 2019 s’est attelé non pas à créer un nouveau produit révolutionnaire, mais à promettre à ses investisseurs que la compagnie allait réduire leur taux de change. Tom Forte, un analyste chez D.À. Davidson, a déclaré au Times : “La compagnie bénéficie encore de prévisions faibles [misent en place en janvier] … Ils ont mis la barre assez bas. Et depuis, ils ont changé d’avis, ils deviendraient moins dépendant de l’iPhone.”
En plus de ce qui se passe en Chine, qui représente pour les analystes une bonne nouvelle, ils prévoient une forte demande pour l’iPhone due à la baisse des prix de leur version phare et l’ajout d’une nouvelle caméra sur son dernier modèle. En attendant, la croissance de la demande dans les appareils portables comme Apple Watch et les AirPods – qui représentent plus de 54 % pour 6,5 milliards de $, et les services – qui se sont élevés à 18 % pour 12,5 milliards de $ – est presque parvenue à détrôner les ventes d’iPhone.
Malheureusement pour les investisseurs qui espèrent voir Apple élever ses revenues à deux chiffres avant la virgule, les appareils portables ( 10 % du revenu total) et les services (20 %) ne représentent pas assez pour marquer une vraie différence dans sa lente croissance à un chiffre.
Pourquoi Apple n’est pas une valeur rentable ?
Une façon de s’en assurer serait de calculer son ratio de croissance cours/bénéfices (Price-earning growth, PEG) – le résultat de la division des valeurs au marché par sa croissance de bénéfices à long terme. Si le PEG d’une compagnie est de 1 ou au-dessus, alors il permet aux investisseurs l’achat d’une croissance à taux raisonnables.
D’après cette logique, les parts d’Apple sont considérablement surévaluées. Après tout, son PEG est de 2,5 – pour un ratio de coûts et de bénéfices d’environ 24,7, d’après Morningstar – et une prévision de croissance de près de 9,9 % pour Apple, selon YahooFinance.
Une analyste chez Apple explique que les parts d’Apple sont trop sous-évaluées. L’analyste Gene Munster chez Loup Ventures pense qu’Apple vaut entre 350 400 $ la part d’actions grâce à sa croissance continuelle en appareils portables et l’arrivée en grande pompe de l’iPhone 5G prévu pour 2020, selon Bloomberg.
Un analyste d’Apple moins idéaliste, Paul Meeks, a dit qu’Apple devrait faire une chute de 40 % selon CNBC. Meeks explique que l’iPhone ne gagne pas en qualité et les investisseurs sont bien trop excités par la transition Apple que par son système d’exploitation.
Les actions d’Apple vont-elles augmenter de 36 % ?
Si Munster à raison, les actions d’Apple pourraient augmenter d’encore 36 % dans les années qui suivent. Cependant, les rapports concernant les résultats de ce trimestre de fin d’année, l’index clé du prix des actions sera basé sur la possibilité de dépasser les 4 % de croissance de revenus lors d’un trimestre et de booster ses prévisions.
Une croissance aussi faible ne peut pas justifier son PEG actuel – encore moins l’évaluation faite par Munster d’un prix d’action de 400 $. Si les actions d’Apple chutaient de 59 % à un prix de 122 $, cela reviendrait à une ration coûts/bénéfice de 10 – à peu près égal à son taux de croissance ces cinq dernières années. Si ses parts venaient à baisser à ce point, on pourrait envisager d’acheter des actions chez eux.
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