La réticence des femmes face aux risques financiers a un impact sur leur retraite. Une nouvelle recherche de la Cass Business School de Londres analyse les attitudes individuelles à l’égard du risque et de la perte financière.
« Si on avait eu Lehman Sisters et pas seulement Lehman Brothers, on se serait sans doute porté un peu mieux. » Au micro de RTL le 30 octobre dernier, Christine Lagarde, ancienne présidente du FMI et désormais à la tête de la BCE, a ainsi affirmé la nécessité d’avoir plus de femmes à des postes de responsabilité dans le monde de la finance. Elle pointait du doigt le manque de prise de risque qui semble être plus important chez les femmes que chez les hommes.
D’une certaine manière, des chercheurs de la Cass Business School et de l’Université de Bristol abondent dans le sens de Mme Lagarde. Ils ont découvert que les femmes sont plus réticentes que les hommes à prendre des risques financiers.
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L’étude intitulée ‘Quantifying Loss Aversion: Evidence from a UK Population Survey’ définit les caractéristiques générales des individus face aux risques ou pertes financières. Elle constate par ailleurs que les personnes jeunes et les personnes âgées ont une plus grande aversion au risque en comparaison avec les personnes d’âge moyen. Ces résultats ont d’importantes implications tant pour les conseillers financiers que pour leurs clients envisageant d’investir, en particulier en fonction de leur groupe d’âge.
L’étude est ainsi arrivée à ces conclusions :
- Les femmes ont tendance à avoir une plus grande aversion pour le risque que les hommes, ce qui confirme les conclusions des recherches existantes.
- Les personnes jeunes et les personnes âgées ont tendance à avoir une plus grande aversion pour le risque que les personnes d’âge moyen. Les jeunes sont particulièrement réticents par rapport à la perte financière.
- Les célibataires ont moins d’aversion pour le risque que les personnes vivant en couple qui, à leur tour, ont moins d’aversion pour le risque que les personnes étant veuves, divorcées ou séparées.
- Ceux qui n’ont pas d’enfants sont moins disposés à prendre des risques financiers que ceux qui ont des enfants.
- Les personnes en mauvaise santé semblent avoir moins d’aversion pour les pertes que les personnes en bonne santé.
- Les optimistes et les personnalités compétitives sont moins enclins aux risques et aux pertes que les pessimistes et les personnalités décontractées.
- Les attitudes à l’égard du risque peuvent être influencées par l’état émotionnel d’une personne. Les personnes tendues ont une aversion élevée pour le risque, mais les personnes dans un état neutre sont plus sensibles aux pertes que les personnes tendues ou détendues.
- L’aversion aux risques et l’aversion aux pertes sont d’autant plus faibles que le niveau de compréhension de la finance d’une personne est élevé.
- Les membres de la classe sociale A (classe supérieure) ont moins d’aversion pour le risque, sont plus disposés à prendre des risques pour éviter les pertes et moins réticents aux pertes que les membres de la classe sociale E (sans travail). Cependant, les membres de la classe sociale B (classe moyenne) ont une aversion inhabituelle pour le risque et les pertes.
- L’aversion pour le risque et l’aversion pour les pertes sont les plus faibles chez les personnes travaillant à temps plein, suivis de ceux qui travaillent à temps partiel. Les retraités et les chômeurs sont très peu enclins au risque et à la perte.
- L’aversion aux pertes est la plus faible au Pays de Galles, en Écosse et à Londres et la plus élevée dans les Midlands de l’Est.
- Les lecteurs de Guardian ont tendance à être les plus réticents aux risques et aux pertes, tandis que les lecteurs de Financial Times, Times, Telegraph sont les plus disposés, suivis des lecteurs de Daily Mirror, Daily Record, Daily Express, Daily Mail, Sun et Star.
- Les électeurs libéraux démocrates sont les plus réticents à prendre des risques et à perdre, tandis que les membres du Parti National écossais (Scottish National) et du Parti du pays de Galles (Plaid Cymru Party) sont les plus disposes à prendre des risques. Les électeurs travaillistes et conservateurs se situent quelque part entre les deux.
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