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Entrepreneurs Et TPE : Devenez Experts En Frais Bancaires Cachés

©Getty Images

Que vous soyez gérant d’une petite société, entrepreneur ou freelance, bien choisir sa banque pour ouvrir un compte professionnel relève souvent du défi. Et pour cause. Souvent mal renseignés, et parfois même cachés, les frais bancaires peuvent rapidement peser lourd sur les finances et le développement de votre activité. Quels sont ces frais bancaires cachés, et surtout, comment les éviter ?

Avec l’essor de l’économie collaborative, les travailleurs indépendants se sont multipliés en France ces dernières années. En 2017, c’est près de 2,8 millions des Français qui ont opté pour le statut d’indépendant, soit 10,6% de la population active, selon le HCFi-PS (Haut Conseil pour le financement de la protection sociale). D’après l’INSEE, l’Hexagone regroupe plus de 2 millions de TPE. Selon les données d’Eurostats, 830 000 Français travaillent actuellement comme freelance, soit une croissance de +126% en 10 ans dans le pays. Un véritable boom !

L’obligation de disposer de deux comptes bancaires

Devenir indépendant ou gérer les comptes de sa société n’est pas de tout repos. Outre le fait de devoir s’improviser expert-comptable, cela nécessite également de disposer de deux comptes bancaires : le premier réservé à ses dépenses personnelles et le second aux dépenses professionnelles. Il n’est pas obligatoire d’opter pour un « compte professionnel » à proprement parler – un terme créé par les banques traditionnelles pour des raisons commerciales – mais les indépendants (entrepreneurs, micro-entrepreneurs, gérants de TPE) doivent cependant disposer d’un compte courant dissocié de leur compte principal. Seuls les freelances qui ont opté pour l’entreprise individuelle sont exemptés de cette obligation.

Posséder deux comptes bancaires, c’est payer davantage de frais. Une mauvaise nouvelle, surtout lorsque l’on sait que les frais bancaires imputés aux comptes professionnels sont généralement plus élevés que ceux liés aux comptes courants personnels. Plus encore, les frais bancaires en France ont augmenté de 1,16% en moyenne sur un an, selon une étude réalisée par le quotidien Le Monde. En effet, les banques ne tirent aujourd’hui plus majoritairement leur rentabilité de leur activité de crédit mais grâce à la facturation, entre autres, de leurs services quotidiens. Ainsi en 2014, 50% des banques en France facturaient les tenues de compte contre plus de 90% en 2016 selon l’Observatoire des tarifs bancaires du CCSF (Comité consultatif du secteur financier). En clair, les banques facturent toujours plus et comme bon leur semble, puisqu’elles sont libres d’appliquer les tarifs de leur choix. 

600 euros/an de frais de tenue de comptes professionnels

Ainsi, chaque année, les professionnels dépensent entre 288 et 420 euros en moyenne en frais en gestion de « compte professionnel », soit entre 24 et 35 euros par mois (prélevés par trimestre). Consulter son compte sur Internet et recevoir ses relevés chez soi, cela a un coût. À cela s’ajoute une commission de mouvements, calculée sur la totalité des opérations passées au débit du compte. Elle comprend les frais de paiements, de retraits, de virements et de prélèvements émis. Fixée entre 0,0025% et 0,20% selon les banques, elle est également prélevée chaque trimestre. La note totale s’élève donc en moyenne entre 480 et 600 euros par an. Une addition qui peut s’alourdir si les opérations passées au débit par le client sont nombreuses.

Pour disposer d’une carte à débit différé classique, un professionnel doit payer entre 46 et 63 euros de cotisations annuelles, et entre 130 et 220 euros pour une carte haut de gamme. S’il sollicite un découvert, il devra débourser entre 100 et 200 euros de frais en moyenne par an. Louer et utiliser un terminal de paiement pour accepter les cartes bancaires dans le cadre de son activité coûte autour de 420 euros par an. Faire assurer sa carte bleue coûte entre 25 et 57 euros de cotisations annuelles. Quant aux frais de clôture d’un compte professionnel, ils sont facturés en moyenne entre 55 et 182 euros.

Négocier directement avec sa banque le montant des frais

Bien maîtriser ses dépenses, cela commence par choisir la meilleure banque pour ouvrir son compte professionnel. Alors que seuls 3% des clients changent de banque en France chaque année, selon une étude UFC-Que Choisir, il serait temps de franchir le pas pour trouver la banque qui offre le plus de services correspondant à vos attentes. Pour cela, il est important de comparer les offres de chacune, tout en restant vigilant. Sur les sites de chacun, la plupart du temps, les services bancaires sont annoncés HT. Il faut alors ajouter 20%, le taux normal de la TVA, à ce montant affiché pour connaître le montant réel payé.

Une fois votre banque choisie, restez attentif. Vérifiez minutieusement chacun de vos relevés de compte. Il arrive bien souvent que des frais viennent se glisser ou que d’autres soient facturés plus que prévu. Si c’est le cas, contactez directement votre banquier. Les banques sont des fournisseurs de services comme les autres, avec lesquels vous avez la possibilité de négocier. Si 98% des clients ne réagissent jamais à l’augmentation de leurs frais bancaires, selon une étude du cabinet Finance&Stratégie, il est tout à fait possible de le faire. Vous devez néanmoins être en position de force pour la réaliser, c’est-à-dire être un bon payeur et faire jouer la concurrence.

Identifier les frais de service et étudier les offres alternatives

Année après année, les établissements bancaires n’hésitent pas à gonfler les prix de leurs frais de service. Des frais pas toujours justifiés, qui peuvent impacter fortement votre activité. Il est donc important de bien les identifier pour mieux les éviter. Face au monopole des banques dites traditionnelles, les Français sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les néo-banques, dont les services en ligne et en temps réel répondent aux soucis de rapidité, d’efficacité et de fiabilité des professionnels, tout en leur permettant de se libérer des contraintes administratives et temporelles imposées par les banques traditionnelles. De plus, les néo-banques proposent des offres complètes pour un prix fixe, sans frais cachés, sans engagement ni conditions.

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