Lourdement endetté, l’électricien public a lancé « un appel au marché », avec maintien du droit préférentiel de souscription, d’un montant de 4 milliards d’euros – dont 75% émanant de l’Etat français – afin de redresser sa trajectoire financière.
L’heure de vérité pour EDF. Le groupe dirigé par Jean-Bernard Levy, a officiellement lancé ce matin son augmentation de capital d’un montant de 4 milliards d’euros – dont 3 financés par l’Etat détenteur de 85,6% du capital d’EDF – avec maintien du droit préférentiel de souscription.
Pour le « solde », EDF se tournera donc vers des investisseurs institutionnels « allemands, français, britanniques ou encore américains ». Une planche de salut financière salvatrice pour un groupe en grosse difficulté. « Le produit de l’augmentation de capital servira principalement au financement des opérations de développement du groupe sur la période 2017-2020, en cohérence avec la stratégie CAP 2030, et, d’une manière générale, à renforcer la flexibilité financière du groupe », a déclaré EDF dans un communiqué.
Une décote de 34%
Les modalités de l’opération ont également été précisées par le groupe dans ledit communiqué, celles-ci garantissant ainsi, sur la base de trois actions nouvelles pour 10 actions existantes, le prix unitaire de souscription étant fixé à 6,35 euros par action nouvelle. Soit une décote de 34% par rapport au cours de clôture du titre ce lundi sur Euronext, à 9,61 euros. Ce mardi, l’action a alterné séquence baissière et mouvement de hausse.
En effet, après avoir ouvert en baisse, le titre s’est apprécié de 1,35% avant de repasser en territoire négatif en fin de matinée et se débattre ainsi dans les tréfonds de l’indice, reculant de 1,12% en milieu d’après-midi, tirant vers le bas un indice en recul de « seulement » 0,47%. Un marché parisien qui poursuit donc sa « rentrée dans le rang » après son rallye de la fin de semaine dernière qui a notamment permis au CAC 40 de franchir, une première depuis 15 mois, le seuil symbolique des 5 000 points en séance.
Le « poids-mort » Areva
Un titre dont la valeur a été divisée par trois depuis son introduction en 2005. Interrogé à ce sujet dans les colonnes des Echos, Jean-Bernard Levy a joué sa partition de « capitaine » dans la tempête, s’évertuant à rassurer les investisseurs, estimant que le titre avait une forte capacité de rebond. « Vu des marchés financiers, la dette représente environ quatre fois la capitalisation. Si la valeur totale de l’entreprise augmente, le niveau du cours peut augmenter beaucoup plus vite », décrypte l’ancien homme fort de Thales.
Outre cette dette abyssale, EDF doit également faire face à la problématique de la baisse structurelle des prix de l’électricité sur le marché de gros en Europe, tout en consentant également à de très lourds investissements. Ainsi le coût total de l’entretien des 58 réacteurs sur le territoire français (programme grand carénage) est estimé à 51 milliards d’euros. Sans oublier le rachat des activités nucléaires du « colosse aux pieds d’argile », Areva, valorisées à 2,5 milliards d’euros.
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