Vous vous dites que vous allez payer trop d’impôts sur votre revenu ? Qu’il est trop tard pour trouver un produit vous permettant de défiscaliser simplement, au meilleur prix, en toute transparence ? Voici les 3 règles à suivre : il vous reste tout de même 15 jours pour vous décider. Suivez le guide !
Il n’y a pas qu’en pleine forêt que poussent les marronniers… la presse cultive elle aussi et à merveille cet art qui consiste à parler chaque année, à la même période, des mêmes sujets… Des « astuces régime » au printemps aux conseils pour réussir sa rentrée à la fin de l’été, la liste des sujets est longue. Et chaque automne, à l’approche de la fin de l’année, c’est un tout autre type de conseils qui fleurissent… Ceux permettant de « bien » investir pour défiscaliser ses impôts 2017 et faire baisser son imposition avant qu’il ne soit « trop tard ». Avec, la diffusion de guides et simulations présentant, selon leurs auteurs, les produits de défiscalisation les plus performants du marché. Et si vous naviguez régulièrement sur les réseaux sociaux, vous n’avez pas pu passer à côté de ce bandeau publicitaire qui invite actuellement tous ceux payant plus de 2 500 € d’impôt à passer à l’action avant le 31 décembre !
Alors, que se cache-t-il réellement derrière ces offres toutes plus alléchantes les unes que les autres et ces promesses de baisse d’impôt ? Des campagnes parfois savamment orchestrées par des distributeurs qui cherchent à vendre un maximum de leurs produits… Et aussi toute une gamme de placements, plus proches de l’investissement que de l’épargne. Parce que ce n’est pas le choix qui manque pour défiscaliser : SOFICA, FIP Corse, FIP Outre-Mer, FCPI, Girardin, Groupement Foncier Forestier, PERP… Il y en a pour tous les goûts ! Avec, à la clé, une bonne dose de complexité savamment « entretenue » pour maintenir les épargnants dans la confusion. Alors, essayons de faire simple pour y voir plus clair…
Quels sont donc ces produits diversifiés et risqués ? Petite revue rapide.
Une SOFICA est une société qui finance le cinéma. Si la réduction d’impôts proposée est pour le moins très intéressante (48 %), le risque est lui élevé et l’accès au produit loin d’être ouvert à tous. Les SOFICA sont d’ailleurs, en général, réservés aux clients des banques privées haut de gamme.
Les Fonds Commun de Placement dans l’Innovation plus communément appelés FCPI ? Tout aussi risqués, ils financent les start-up et permettent de bénéficier d’une réduction d’impôt de 18%. Mais il faut accepter de voir son argent bloqué sur le long terme et la performance du fonds est très largement liée à la compétence du gestionnaire. Cette qualité de gestion est également une donnée qu’il faut avoir en tête quand on s’intéresse aux FIP ou Fonds d’Investissement de Proximité, qui consistent à placer son argent dans des PME non cotées en Bourse. Tout comme les FCPI, le capital ne bénéficie ni de garantie, ni de protection, mais la réduction d’impôt peut s’élever à 38% des sommes investies dans le cas des FIP Corse et des FIP Outre-Mer.
Avec les Girardin Industriel ou Social les risques sont certainement encore plus élevés : on ne récupère pas son capital mais on déduit plus de 100 % de son investissement. Ils s’adressent à des investisseurs avertis et s’avèrent particulièrement difficiles à trouver en fin d’année. Un mot sur tous les placements immobiliers de type Pinel ou Malraux… Si votre objectif est de faire baisser votre imposition avant la fin de l’année, n’imaginez pas vous lancer dans ce type d’opérations en si peu de temps. Des opérations qui impliquent par ailleurs un endettement personnel.
Enfin, les Groupements Fonciers Forestiers peuvent représenter une opportunité intéressante avec 18 % de réduction d’impôt. Il s’agit là d’un placement assez solide avec des avantages en cas de succession. Un bémol, tout de même, et de taille… Ce produit n’est pas passé sous les « fourches caudines » de l’AMF et ne dispose donc d’aucun agrément.
Des produits de défiscalisation, chargés en frais
Car il faut le savoir, tous ces produits ont aussi été contrôlés et validés par l’AMF. Pourquoi ? Tout simplement pour vérifier qu’ils étaient bien adaptés aux particuliers et, surtout, qu’ils respectaient le cadre fiscal fixé par l’État. Un objectif louable mais qui a, encore un peu plus, « noyé » l’épargnant sous un flot d’informations et de mentions plus ou moins obscures. Résultat : on se retrouve aujourd’hui avec une « montagne » de produits de défiscalisation – dont certains, paradoxalement, flirtent même avec les limites du cadre légal – créés par des fabricants et distribués par des conseillers qui se rémunèrent grassement. Car ces produits qui vous permettent de payer moins d’impôts sont aussi des produits très « chargés en frais » (cela fait régulièrement l’objet de critiques, d’ailleurs légitimes).
Quand vous vous lancez dans ce genre d’opération vous devez donc toujours avoir à l’esprit qu’il ne s’agit pas là d’un produit d’épargne classique… mais bel et bien d’un investissement risqué et qui va bloquer votre argent pendant 8 à 10 ans minimum. Soyons clairs, on est bien loin de l’assurance vie avec ses fonds en euros garantis que beaucoup ont l’habitude de souscrire. De plus, et c’est le plus important, sachez qu’il vous faudra investir beaucoup plus que la réduction d’impôt à laquelle vous pourrez prétendre.
Le coût d’achat du produit : un critère capital
Voici donc les trois règles simples que je vous invite à suivre si décidez de souscrire à l’un de ses produits :
- assurez vous de ne pas avoir besoin de votre argent pendant les 10 prochaines années ;
- ne suivez pas aveuglément les « recommandations » des « bons » conseilleurs… Mais trouvez un produit proposé par un acteur solide et expérimenté qui a déjà fait ses preuves en étant à la hauteur des attentes des épargnants ayant déjà souscrits ce même produit ;
- cherchez « l’endroit » où il est le moins cher (droit d’entrée, frais de distribution, etc.) et donc forcément sur Internet. Car mis à part ces frais, ce produit sera le même partout ! Moins il vous coûtera cher, plus vous aurez alors de chance de retrouver votre capital.
Parce qu’au final, votre objectif principal ne sera pas de gagner de l’argent dans 10 ans… Mais de bénéficier d’une réduction fiscale dès aujourd’hui, à la souscription, et de récupérer votre « mise de départ » demain, à l’issue de votre investissement.
Un fournisseur avec de performances solides et un coût d’achat bas du produit sont donc les seuls éléments qui doivent rentrer en ligne de compte dans votre choix.