Quand on veut faire tourner des milliers d’ordinateurs programmés pour « miner » du Bitcoin, le paradigme climatique le plus rentable et le plus « neutre » écologiquement n’est pas celui que l’on croit. Explications…
Le bitcoin est une application financière de la base de données d’un inédite qu’on appelle la Blockchain, qui remplace les tiers de confiance par un process automatisé et décentralisé de vérification collective de transactions entre registres partagés.
Bitcoin repose pour la validation des transactions dont il fait l’objet sur une blockchain utilisant le consensus dit de « Proof of Work » ou « Preuve de travail ». Il s’agit pour le réseau des vérificateurs (les « mineurs ») de résoudre une clé cryptographique au moyen d’ordinateurs spécifiquement programmés afin de valider les blocs de transaction au fur et à mesure qu’ils se remplissent sur la base de données des transactions (la fameuse « blockchain »).
C’est cette étape qui fait polémique, car elle est très énergivore : plus le nombre d’utilisateurs augmente, plus la complexité de la clé cryptographique augmente, plus la puissance de calcul nécessaire (délivrée par des microprocesseurs dédiés, les « ASICS »), multiple de la quantité d’énergie électrique nécessaire, augmentent.
C’est ainsi qu’on se retrouve avec une production de Bitcoin qui nécessite effectivement en électricité à l’heure actuelle l’équivalent annuel d’un pays comme la Finlande pour fonctionner (soit encore l’équivalent de 365 supertankers chargés chacun de 24000 containers de piles Alcalines AA).
Ce chiffre est évidemment à comparer au besoin en électricité du système de registre actuellement utilisé par la finance mondiale (chiffre qui intéresse beaucoup moins les polémistes qui hurlent contre la consommation engendrée par le Bitcoin et pour cause : il est plus de 2 fois supérieur et a été précisément calculé par le fonds Galaxy Digital dans une étude parue en Mai de cette année…).
Mais ce que peu de gens savent, c’est que cette électricité nécessaire pour faire fonctionner une « mine » de Bitcoin (c’est-à-dire une ferme d’ordinateurs fonctionnant constamment pour démultiplier la puissance de calcul globale) n’est pas exclusivement dévolue aux microprocesseurs : une partie sert aux dispositifs de climatisations destinés à refroidir les appareillages, qui dégagent énormément de chaleur. Une autre partie sert à l’éclairage et au chauffage des zones (bureaux, couloirs…) dans lesquelles circulent les travailleurs.
À titre d’information, la climatisation électrique réversible représente 10% de la consommation d’énergie électrique dans le monde (Rapport IEA « The future of Cooling » de Mai 2018).
Le modèle économique d’une mine de Bitcoin revient finalement d’une part à travailler sur le prix auquel on va pouvoir payer son énergie électrique, d’autre part à travailler sur l’efficacité globale de son installation. Instinctivement, la plupart des opérateurs se sont donc évertués à chercher une localisation dans un pays froid, et proche d’une source d’énergie renouvelable à forte intermittence afin de pouvoir tirer parti à bon prix de l’énergie surproduite, inutilisable par ailleurs.
Et pourtant…
Metamining, la mine de Bitcoin la plus rentable au monde, pilotée par une jeune ingénieure surdouée de 31 ans et qui fait partie du top 10 mondial, est restée totalement sous le radar jusqu’à récemment, se trouve précisément dans l’une des zones les plus chaudes du globe : le Moyen-Orient.
Contrairement à ses concurrentes, cette mine n’utilise aucun dispositif de climatisation électrique (« le water cooling »). Le refroidissement des appareillages est ici assuré par des « water curtain », reposant d’un côté du bâtiment sur des panneaux en carton ondulé enduits sur lesquels ruisselle de l’eau en permanence, et de l’autre côté du bâtiment sur des murs de ventilateurs géants qui évacuent l’air chaud vers l’extérieur. Le bilan énergétique global (consommation électrique vs refroidissement effectif de la zone) d’un Water Curtain est jusqu’à 6 fois supérieur à celui d’une climatisation classique. Cela semble simple mais il a fallu 2 ans de mise au point, notamment pour optimiser la gestion des flux à travers les appareillages et au sein des bâtiments.
Bénéficiant par ailleurs d’un faible coût d’électricité grâce à son partenariat, Metamining peut ainsi se permettre d’utiliser des microprocesseurs à moindre coût. Il en résulte un coût d’acquisition et de maintenance plus faibles, avec la capacité de racheter le matériel à ses concurrents lorsqu’ils mettent à jour leur matériel.
Ingénieure surdouée, Sarah a enfin mis au point un dispositif d’installation et de croissance modulaire pour sa mine, basé sur des « Algeco mining » standardisés qu’il est facile de pré-monter pour venir encuite les accumuler les uns sur les autres au fur et à mesure. Elle est ainsi en train de faire passer son parc de 30 000 à 45 000 machines d’ici l’été prochain pendant que la concurrence peine à trouver les nouvelles puces Asics nécessaires en pleine pénurie de microprocesseurs (attribuable à l’interruption de la production causée l’an dernier par les mesures sanitaires en Chine).
Ajoutez à cela le faible coût de la main d’œuvre dans la région, et vous avez tous les ingrédients d’un futur leader du secteur. La société s’apprête à ouvrir son capital avant une prochaine cotation aux côtés des autres leaders du secteur.
Metamining a choisi le family office suisse spécialisé dans les crypto-actifs Ariane Capital (ariancapital.com) pour financer son développement et l’accompagner dans la structuration de son introduction prochaine sur les marchés (IPO).
Autorisés à visiter l’une des unités opérationnelles de la mine il y a quelques mois, nous avons pu filmer les installations et réaliser pour Forbes une interview de Sarah Sacrispeyre :
- Sarah Sacrispeyre
- 31 ans
- CEO de Metamining (30 000 machines)
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