Crise financière | Opération de sauvetage à 3,2 milliards de dollars pour le Credit Suisse racheté par UBS

UBS Group AG a conclu un accord pour racheter son rival, le Credit Suisse, récemment secoué par de nombreuses turbulences financières. Parallèlement, les dirigeants des banques et les responsables suisses s’efforcent de contenir une crise déclenchée en partie par l’effondrement de deux grandes banques américaines la semaine dernière.

L’accord de rachat du Credit Suisse par UBS a finalement été conclu dimanche 19 mars, pour 3,2 milliards de dollars, dans le cadre d’une transaction portant sur l’ensemble des actions (les investisseurs de la banque suisse recevant une action UBS pour 22,48 actions du Credit Suisse détenues). L’offre initiale d’un milliard de dollars aurait été jugée trop faible par la banque suisse en crise.

Néanmoins, cette opération représente une forte décote par rapport à la capitalisation boursière du Credit Suisse il y a seulement deux jours : UBS indique que le rachat coûtera l’équivalent de 0,82 dollar par action, soit moins de la moitié du prix de l’action Credit Suisse, qui était de 2,01 dollars à la clôture des marchés vendredi.

La société issue de la fusion disposera de plus de 5 000 milliards de dollars d’actifs et UBS prévoit de réduire ses coûts de 8 milliards de dollars au cours des quatre prochaines années, a indiqué UBS dans un communiqué dimanche en fin de journée.

Le gouvernement suisse a contribué à la conclusion de l’accord, avec l’objectif apparent de finaliser la fusion avant l’ouverture des marchés asiatiques lundi matin. Dans le cadre de l’accord, la Banque nationale suisse a offert au Credit Suisse et à UBS une aide jusqu’à concurrence de 108 milliards de dollars sous la forme d’un prêt couvert par une garantie de la Confédération suisse.

Selon le New York Times, le gouvernement suisse devrait également accélérer la transaction en renonçant à la période d’attente de six semaines normalement requise avant une fusion, et les autorités suisses ne demandant pas à UBSd’obtenir l’approbation de ses actionnaires.

« Dans cette situation d’incertitude exceptionnelle, la reprise du Credit Suisse par UBS a permis de trouver une solution afin de garantir la stabilité financière et de protéger l’économie suisse », a déclaré la Banque nationale suisse.

Jeudi 16 mars, le Credit Suisse a emprunté 54 milliards de dollars à la Banque nationale suisse. Quelques heures plus tôt, cette dernière avait proposé de fournir des liquidités au Credit Suisse « si nécessaire », mais le cours de l’action de la banque a tout de même chuté de près de 7 % le lendemain.

Les actions du Credit Suisse se sont effondrées ces dernières semaines et les transactions ont été interrompues mercredi 15 mars, après que le cours de l’action a chuté de 21 %. La veille, la banque a déclaré avoir découvert des « faiblesses matérielles » dans ses processus d’information financière pour 2021 et 2022. En réaction, son principal bailleur de fonds, la Banque nationale saoudienne, a déclaré qu’elle n’achèterait plus d’actions du Credit Suisse. Les récentes faillites de la Silicon Valley Bank (SVB) et de la Signature Bank aux États-Unis, déclenchées en partie par la hausse des taux d’intérêt, ont fait naître les incertitudes quant aux vulnérabilités plus larges du système bancaire dans le monde entier, des inquiétudes qui se sont intensifiées après l’apparition de signaux d’alarme au Credit Suisse. Cependant, la chute de la banque n’a pas été directement causée par la SVB et la Signature Bank, et ses problèmes sont antérieurs à la crise actuelle, puisqu’elle a terminé l’exercice fiscal 2022 avec une perte de près de 8 milliards de dollars. La banque elle-même et certains de ses dirigeants et conseillers ont également été récemment associés à des scandales, notamment des accusations de fraude et de manquement à l’obligation de prévenir le blanchiment d’argent.

Article traduit de Forbes US – Auteure : Marisa Dellatto

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