L’agence de notation Fitch a dégradé la note souveraine de la Belgique, l’assortissant d’une « perspective stable », en raison du niveau élevé de la dette de l’Etat.
La trêve des confiseurs n’a pas débuté de la meilleure des manières pour la Belgique sanctionnée ce vendredi par Fitch en raison du caractère particulièrement élevé de sa dette. Dans le détail, l’agence d’évaluation financière a abaissé d’un cran la note de la dette de la Belgique, de AA à AA-, en invoquant notamment « le dépassement persistant des objectifs budgétaires » de ces dernières années.
En effet, la dégradation semblait inévitable dans la mesure où le déficit public devrait atteindre les 3% du PIB en 2017 quand l’objectif de Bruxelles était de le contenir à hauteur de 2,7%. De plus, la dette devrait, sur la même période, atteindre les 107% du PIB ce qui correspond, ni plus ni moins, au niveau le plus élevé des pays notés AA. La sortie de la Belgique de ce « giron » semblait dès lors n’être qu’une « question de temps », la perspective du pays étant d’ailleurs évaluée comme « négative » jusque-là par Fitch.
Chute des recettes fiscales, hausse des dépenses de sécurité
Premier élément de cette dégradation évoqué en préambule : l’incapacité des pouvoirs publics à juguler les dépenses. Les finances belges ont ainsi été soumises à rude épreuve par la « chute » des recettes fiscales consécutive à une baisse des taxes sur les revenus du travail et des contributions sociales, précise l’agence dans son communiqué.
En outre, l’agence pointe également la hausse des frais engagés pour accueillir les réfugiés mais également pour renforcer la sécurité, après l’attentat du 22 mars dernier à l’aéroport de Zaventem. « Les échecs répétés à atteindre les objectifs gouvernementaux affectent négativement la crédibilité de la politique budgétaire », abonde également Fitch Ratings.
Allemagne et Luxembourg « bons élèves », La France un cran en dessous
Toutefois, la perspective « stable » du pays signifie que l’agence ne prévoit pas un nouvel abaissement à moyen terme. De plus, la dette belge demeure dans la catégorie jugée de « haute qualité » pour les investisseurs, même si elle demeure un cran en dessous de la valeur « prime » considérée, comme son nom l’indique, de qualité légèrement supérieure. Une catégorie « premium », au sein de laquelle figurent notamment l’Allemagne et le Luxembourg en zone euro.
Ces deux pays peuvent d’ailleurs s’enorgueillir d’être les deux derniers états du Vieux Continent à disposer de la note maximale, en l’occurrence le fameux « Triple A », de la part des trois agences de notation de référence, à savoir Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch Ratings. Une note maximale que la France a perdu, selon les critères propres à chacune des agences du « Big Three » tout au long de l’année 2012. Dernière dégradation en date : celle du mois de septembre 2015 où Moody’s a abaissé à Aa2 (soit deux crans avant de basculer dans la fourchette « moyenne haute ») la note de la France, l’assortissant néanmoins d’une perspective stable.
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