Casser les codes, disrupter la banque en transformant l’épargne en jeu ! Voilà le nouveau credo des start-up de la finance. L’objectif séduire les « Millénnials » qui veulent un véritable engagement avec leur banque.
Vous connaissez la « règle 52 » ? Vous mettez de côté un euro la première semaine, deux la deuxième et… 52 à la fin de l’année. Amusant ! Pour assurer le succès de sa plateforme d’épargne, la fintech, Piggou rebaptisée Yeeld mise sur l’épargne ludique, le « saving gaming ». L’application fondée en septembre 2017, propose pour cela différentes options d’épargne comme la règle 52 ou l’arrondi automatique, un mécanisme qui consiste à arrondir à l’euro supérieur toutes les dépenses de ses cartes bancaires et de placer la différence sur un compte dédié. Autre fonctionnalité : « J’épargne et puis j’oublie », permet de se faire prélever un montant fixe toutes les semaines. Et pour séduire les Millénnials qui veulent donner du sens à leur épargne, Yeeld propose à ses clients de flécher l’argent économisé vers des projets : vacances, achats divers, etc.
Surtout, le service permet désormais de dépenser l’argent épargné, grâce à une carte bancaire virtuelle (gratuite) ou physique (facturée 9,90 euros). Dans tous les cas, Yeeld prélève, en guise de rémunération de ses services, 1,8 % de l’argent dépensé. Sauf si vous choisissez de dépenser votre argent sur Amazon. Yeeld a en effet signé un deal avec le géant de l’e-commerce, qui permet à ses usagers de bénéficier de 4 % de « cashback » dans le supermarché en ligne.
« Dès que vous avez mis 100 euros de côté chez Yeeld : vous pourrez alors transformer, depuis l’appli, cette somme en un chèque-cadeau de 104 euros, à dépenser sur Amazon » expliquent les fondateurs de Yeeld.
Approche un peu différente mais tout aussi ludique, celle de Bruno, une fintech qui propose à ses clients de mettre de côté, de façon automatique, des petites sommes d’argent auxquelles ils n’auraient pas forcément pensé. Pour analyser les entrées et sorties d’argent, la start-up utilise des algorithmes afin d’anticiper l’évolution du solde du compte et de déterminer un montant optimal à épargner. Chaque semaine, une suggestion de somme à mettre de côté est faite sur l’application Messenger de Facebook par l’intermédiaire d’un chatbot. Un système d’autopilote propose d’abord de choisir votre objectif d’épargne mensuel. Ce montant est conseillé par Bruno, après une analyse du compte.
Autre exemple, l’application Cashbee vous permet de mettre de l’argent de côté en utilisant les codes des applications de rencontre de type Tinder. Elle vous prévient à chaque fois que vous pouvez épargner un peu plus, mais aussi lorsque votre compte courant est à risque de découvert, afin d’éviter les pénalités. Un simple balayage du doigt permet de faire passer les sommes de son compte courant à ses comptes épargne.
Toutes ces fintechs ont compris que l’industrie bancaire est en train de passer d’une notion de “service bancaire” à celle beaucoup plus engageante d’ “expérience bancaire”.
Utiliser un langage simple et familier qui rappelle la culture Web, communiquer graphiquement à l’aide de couleurs pop et chaudes, jouer sur la gamification de l’expérience client, proposer des contenus interactifs, sont, pour elles, les ingrédients principaux pour faire descendre la banque de son piédestal.
Contrairement aux banques traditionnelles, les fintech raisonnent « out of the box ». Elles s’inspirent, par exemple, des applications de fitness et travaillent sur les similitudes nombreuses entre un parcours d’entraînement sportif et un parcours d’épargne. Les deux nécessitent de se fixer des objectifs, des étapes intermédiaires et obligent aussi à faire quelques efforts.
Toutes ces nouvelles applications se construisent grâce aux leviers qui stimulent l’engagement, comme la progression individuelle, les niveaux et les objectifs (accomplissement) ; les classements (compétition) ; l’influence sociale (popularité, utilité, collaboration) ; la créativité ; etc.
Aux Etats-Unis des fintech comme Chime ou Digit ont déjà fait leurs preuves ont séduisants des millions de jeunes clients. Le mouvement démarre en Europe. La révolution sur saving gaming est en marche !
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