2020, l’année des valeurs cycliques européennes
Après une année 2019 riche en rebondissements et marquée par une hausse de bourses mondiales de près de 25 %, comment se positionner en 2020 sur les marchés actions ? Pour répondre à cette question et dessiner leurs thématiques d’investissement, les experts se fondent sur leurs prévisions d’évolution de la conjoncture. Or les gestionnaires de Dorval AM estiment qu’après avoir atteint un point bas cet été, l’économie retrouvera peu à peu des couleurs. Cette modeste accélération de l’activité devrait favoriser des rotations de portefeuille qui bénéficieront en premier lieu aux cycliques, aujourd’hui décotées. Dorval AM mise ainsi sur un rebond des valeurs industrielles, de l’automobile ou la banque.
Les politiques des banques centrales : éléments décisifs des stratégies
Dans le cadre de ce scénario central, Dorval AM envisage deux autres options. La première repose sur l’hypothèse que les politiques monétaires accommodantes mises en place depuis plusieurs années seront complétées par des dispositifs de relance budgétaire, c’est-à-dire que les Etats augmenteront les dépenses publiques afin de soutenir la demande. Une telle combinaison pourrait doper la croissance. Dans ce cas, les investisseurs devront veiller à se prémunir des hausses de taux d’intérêt, en restant à l’écart des valeurs sensibles à de tels mouvements comme les services aux collectivités ou l’immobilier. Le deuxième scénario alternatif de Dorval est plus sombre : en cas de nouvelles tensions sur le front des négociations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, le cycle se terminerait de manière très molle, sur une tonalité proche de 2019.
Les experts de Natixis IM Solutions apportent une nuance supplémentaire à ces projections. Leurs prévisions se situent à la jonction du premier et du troisième scénario de Dorval AM. En 2020, les banques centrales continueront d’être à la manœuvre avec un retour des injections de liquidités de la Banque centrale européenne (BCE) et dans une certaine mesure de la Réserve fédérale (Fed) aux Etats-Unis. Ces dispositifs pourraient prolonger, selon Natixis IM Solutions, encore un peu le cycle mais ne suffiraient pas à le faire repartir. Cet environnement se traduirait, aux Etats-Unis, par le maintien du niveau de croissance du troisième trimestre, soit 1,9 % en rythme annualisé, et pour l’Europe par un éventuel très modeste rebond. Les taux d’intérêt devraient dans ce contexte rester très faibles, ce qui bénéficiera aux marchés actions.
Les marchés européens et japonais : moteurs de croissance
Dans le détail, après avoir été soutenu pendant deux ans par la recherche de croissance, le marché américain, devrait marquer le pas. Ce serait au tour de l’Europe et du Japon de tirer leur épingle du jeu. Le Vieux continent a en effet été pénalisé en 2019 par les incertitudes autour du Brexit et par les tensions commerciales internationales, qui ont fragilisé l’Allemagne, très dépendante des commandes chinoises. Les signaux d’apaisement sur ce dossier amélioreraient le regard des investisseurs sur l’Europe. Les bonnes performances des valeurs cycliques et financières depuis l’été dernier constituant alors un premier indicateur de ce lent retour en grâce.
Sophie Chauvellier, Gérante chez Dorval et Nuno Teixeira, Directeur de gestion cross-asset chez Natixis IM Solutions
Propos recueillis entre le 25 et le 29 novembre 2019.
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