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Club Med Met Le Cap… Sur Hong Kong

Getty Images

Trois ans après son retrait de la cote parisienne consécutif au rachat par le chinois Fosun, Club Med prépare son retour en bourse sous de nouvelles latitudes. En effet, la division « Tourism & Culture Group » à laquelle appartient l’ancien fleuron hexagonal, va prochainement intégrer la Bourse de Hong Kong.   

Fosun. Ce nom n’est peut-être pas familier au grand public dans l’Hexagone mais il va s’en dire qu’il est, en revanche, gravé pour longtemps dans la mémoire collective des investisseurs et autres analystes depuis 2013. Au terme d’une bataille boursière résolument épique – la plus longue de l’histoire de la place de Paris -, au cours de laquelle le conglomérat ferrailla avec l’homme d’affaires italien Bonomi, notamment soutenu par la famille Trigano, à coups de surenchères successives, Fosun a finalement raflé la mise. Une bataille sans merci qui avait finalement trouvé son épilogue le 2 janvier 2015, jour où l’italien a fini par céder face à la persévérance du conglomérat désireux de faire tomber l’emblématique fer de lance du tourisme à la française dans son escarcelle.  Avec, pour « lot de consolation » tout de même, une jolie plus-value de près de 340 millions d’euros pour Bonomi.  Car selon divers analystes, ce « combat de coqs » a surtout contribué à faire gonfler la facture bien au-delà de la valeur estimée du Club. En effet, Fosun a remporté la victoire avec une offre à 24,60 euros par action… là où il proposait, associé au fonds d’investissement Ardian, « seulement » 17 euros par titre en 2013 au moment de sa première offre. Le conglomérat a donc payé 45% de plus (939 millions d’euros au total) que son offre initiale.

Et depuis ? Fosun, réputé, comme évoqué en préambule, pour sa frénésie d’achats, a multiplié les acquisitions et les prises de participations tous azimuts. Outre le Club Med, le conglomérat possède également des participations dans le voyagiste britannique Thomas Cook, le Cirque du Soleil canadien ou encore chez des assureurs américains et portugais, et autres opérations immobilières. Sans oublier la dernière en date et qui concerne directement la France : le rachat de l’emblématique marque Lanvin.  Le groupe chinois est également toujours en pourparlers avec la Compagnie des Alpes mais davantage en vue d’un « partenariat stratégique », comme l’évoquait – prudemment-  Guo Guangchang, président et fondateur de Fosun International, dans les colonnes des Echos. « Nous sommes toujours ouverts à une collaboration en Chine. Je n’ai pas d’annonce particulière à faire à ce stade. Mais je note que cette ouverture est partagée ».  L’homme d’affaires semble, à l’instar de pléthore de ses homologues, avoir fait sienne la maxime « prudence est mère de sûreté ».

La Chine, « terrain de jeu » favori

Mais ces jours-ci, le nom de son acquisition la plus « emblématique » est revenu sur le devant de la scène : ainsi Club Med, désormais pleinement intégré à la branche « Tourism & Culture Group » de tentaculaire conglomérat, va faire son retour en bourse, trois ans après son départ de la cote parisienne. En effet, l’ensemble de cette filiale qui abrite en son sein, comme rappelé par Les Echos, outre la marque au trident,  une coentreprise chinoise constituée avec le voyagiste Thomas Cook, ainsi que l’hôtel Atlantis Resort de Sanya, sur l’île tropicale de Hainan, au sud de la Chine, va être introduite à la bourse de Hong Kong. Le conglomérat a reçu l’imprimatur de l’autorité des marchés financiers locale pour mener à bien cette opération.  En revanche, rien n’a filtré concernant les modalités de l’opération même si le quotidien économique évoque, via Reuters, que celle-ci  permettrait de lever « au moins » 500 millions de dollars, soit l’équivalent de 430 millions d’euros.

La discrétion reste également de mise concernant l’entrée officielle de la filiale au sein de la cote hongkongaise. Certaines sources évoquent « le courant de l’année 2018 », déjà pourtant bien entamée.  Depuis sa reprise par Fosun, Club Med a singulièrement accéléré son développement et a également entamé une mutation profonde pour davantage être en adéquation avec une clientèle chinoise particulièrement exigeante. D’ailleurs cette dernière est désormais la première des quelque 70 établissements dans le monde, derrière les Français. Toutes nationalités confondues, le Club Med a reçu plus de 1,3 million de clients en 2017, en hausse de 6,6 % par rapport à 2016, soit le « plus haut niveau depuis 2009 », selon les données contenues dans le rapport annuel de Fosun, et relevé par Les Echos. L’appétit vient en mangeant pour le conglomérat chinois qui semble encore loin d’être rassasié.

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